Logement : Lecornu s’attaque aux APL pour boucler son budget

Dans sa loi de finances 2026, l’exécutif prévoit de geler la revalorisation des APL et de supprimer l’aide pour des milliers d’étudiants étrangers.

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La chasse aux milliards continue. Dans son projet de loi de finances pour 2026, présenté mardi 14 octobre, le gouvernement s’attaque à une ligne sensible : les aides au logement. Pour économiser 108 millions d’euros, l’exécutif prévoit de geler la revalorisation des APL. Une mesure inédite, dans un climat politique tendu, où deux motions de censure pourraient être déposées dès jeudi.

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Une année blanche pour les APL

Depuis des années, les APL sont revalorisées deux fois : en janvier pour coller aux plafonds de ressources, en octobre pour suivre l’indice des loyers. En 2025, cette hausse d’octobre s’est limitée à 1,04 %. En 2026, ce sera zéro. Bercy justifie ce gel par la faiblesse de l’inflation. Officiellement, l’impact serait limité. Mais dans la pratique, ce sont les plus fragiles — jeunes, familles monoparentales — qui verront leur pouvoir d’achat s’éroder. Certaines associations évoquent une perte de plusieurs dizaines d’euros par mois.

Autre nouveauté du texte : la suppression des APL pour une partie des étudiants étrangers. Sont visés les non-boursiers venus de pays hors Union européenne. Motif invoqué : un ciblage jugé « insuffisant ». Le gouvernement veut réserver l’aide aux seuls bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux. Aucun chiffre sur l’économie attendue, mais plusieurs dizaines de milliers d’étudiants pourraient être concernés.

La mesure fait bondir. La Fage y voit une dérive discriminatoire. La Fondation Abbé Pierre alerte sur le risque de mal-logement. Selon elle, 300 000 étudiants pourraient perdre entre 100 et 150 euros par mois. Un montant loin d’être anodin quand chaque euro compte.

Une vieille obsession de Bercy

Les aides au logement représentent une dépense massive : 16,7 milliards d’euros en 2024, dont 2 milliards pour les étudiants. En décembre, plus de 5,7 millions de foyers en bénéficiaient. De quoi attirer l’attention de Bercy, en quête de 30 milliards d’économies d’ici la fin du quinquennat.

Ce n’est pas la première tentative. En 2017, la baisse de 5 euros par mois avait déclenché un tollé. En 2021, le calcul des APL a été modifié pour se baser sur les revenus des 12 derniers mois. Résultat : 1,2 milliard d’euros économisés, selon l’IPP. Les jeunes actifs avaient été les premiers touchés.

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Les APL ne sont plus intouchables

Le signal est clair : les aides au logement ne sont plus à l’abri. Le gouvernement assume de toucher à des dispositifs sociaux majeurs pour tenir la ligne budgétaire. Le débat parlementaire pourrait faire bouger les curseurs, mais la trajectoire est tracée.



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1 commentaires sur « Logement : Lecornu s’attaque aux APL pour boucler son budget »

  1. Et tout les députés tout les ministres ont leurs réduits leurs salaires à tout c’est gens qui sont à l’assemblée nationale et qui dorment dans les gradins et que l’etat paie à dormir c’est de l’argent dépensé pour rien la on ferais une grosse économie

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