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C’est un budget qui assume ses choix, et ils ne sont pas tendres avec les malades. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 met les patients chroniques au cœur de l’effort budgétaire. Franchises doublées, indemnités fiscalisées, remboursements rognés : les mesures s’accumulent pour contenir un déficit annoncé à 12,5 milliards d’euros. Le gouvernement parle de rigueur. En réalité, il fait payer les plus dépendants du système.
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L’objectif est clair : économiser 7,1 milliards d’euros sur l’Assurance maladie. Un effort présenté comme collectif, mais dont près de la moitié, soit 3,4 milliards, reposera sur les assurés eux-mêmes. En première ligne, les malades chroniques, notamment ceux classés en affection longue durée (ALD). Ils consomment plus de soins, plus de médicaments, et prennent plus d’arrêts de travail. Ils seront donc les plus touchés.
Les malades chroniques paieront le prix fort
Le doublement des franchises est la mesure la plus visible. Deux euros par boîte de médicament, quatre euros pour une consultation. Et un plafond annuel relevé à 100 euros. Bercy tente de rassurer : un quart des Français ne seraient pas concernés. Mais ceux qui le sont le seront fortement. Pour un patient en ALD, le plafond sera atteint en quelques semaines. Ce n’est pas symbolique, c’est une charge nette.
Autre tour de vis : la fiscalisation des indemnités journalières. Jusque-là, elles échappaient à l’impôt. Ce ne sera plus le cas. Objectif affiché : 600 millions d’euros de recettes. Là encore, la mesure touche surtout ceux qui alternent traitements et arrêts de travail. Pour eux, la perte sera double : imposition nouvelle et suppression d’un avantage fiscal existant.
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S’ajoutent à cela des baisses de remboursements, des déremboursements partiels, et une extension des franchises à d’autres postes de dépense comme les soins dentaires ou les dispositifs médicaux. Autrement dit, tout ce qui fait le quotidien de nombreux malades. Le reste à charge grimpe, sans filet pour l’amortir.
En théorie, l’effort est partagé. En pratique, il est concentré. Les établissements de santé, les professionnels, les complémentaires sont également mis à contribution, mais dans des proportions moindres. Ce sont les patients les plus dépendants qui encaisseront le choc. L’effort demandé n’est pas proportionnel aux revenus, mais à l’état de santé.
Arrêts maladie : vers une hausse d’impôt cachée
Derrière ce tour de vis, une orientation plus large se dessine. Le budget 2026 marque une inflexion durable. Pas de revalorisation des prestations sociales à hauteur de l’inflation, retraites sous-indexées jusqu’en 2030, hausse des prélèvements sur les mutuelles et les compléments de salaire. L’ensemble compose une politique de redressement budgétaire assumée, mais univoque.
Le gouvernement parie sur un ralentissement brutal de la croissance des dépenses de santé, contenue à 1,6 % en 2026 contre 3,6 % l’an dernier. Une trajectoire qui suppose des coupes nettes. Et qui pose une question simple : jusqu’où peut-on faire reposer la rigueur sur ceux qui n’ont pas le choix de leur état de santé ?
Santé : un budget qui fracture la solidarité sociale
Le modèle français de protection sociale reposait sur la solidarité. Le projet actuel dessine un autre équilibre : chacun paie pour soi, à proportion de ce qu’il consomme. Un patient en bonne santé contribuera moins qu’un malade chronique, même si leurs revenus sont équivalents. C’est un changement de logique. Et un test politique. Car si la rigueur est un passage obligé, encore faut-il qu’elle soit perçue comme juste.
pour réduire la dette le gouvernement devrait déjà
DIMINUER le montant des salaires des ministres et des anciens membres du gouvernement.
AUGMENTER
les droits de douanes
les taxes et la TVA
sur les importations.
les impôts
des grosses fortunes
des sociétés etc