Montpellier dit stop à l’explosion des Airbnb

Montpellier renforce son encadrement des meublés touristiques avec un quota strict, des sanctions plus lourdes et une durée de location réduite pour les résidences principales.

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Le conseil de métropole de Montpellier a durci une nouvelle fois les règles encadrant les meublés touristiques. Réuni mardi 14 octobre, il a voté une série de mesures pour restreindre l’essor d’Airbnb et autres plateformes. Objectif affiché : reprendre la main sur le marché immobilier et protéger l’habitat permanent. Ce tour de vis s’appuie sur la loi Le Meur, votée fin 2024, qui donne davantage de marges de manœuvre aux collectivités locales.

Un encadrement renforcé face à la pression immobilière

La métropole n’en est pas à son coup d’essai. Depuis 2021, un cadre de régulation est en place. Mais il ne suffit pas. En ce début d’année 2025, 5 728 meublés de tourisme sont déclarés à Montpellier, dont plus de 3 000 résidences secondaires. À Lattes, on en recense 449, dont 141 secondaires, selon Claudine Vassas-Mejri, élue en charge de l’habitat. Pour elle, le constat est clair : ces locations grignotent le parc immobilier et alimentent la spéculation. Elle appelle donc à serrer davantage la vis.

Montpellier fixe un quota strict dans le centre-ville

Cœur de ville sous quotas. Dans l’Écusson, un plafond de 770 logements touristiques est désormais fixé. Il est déjà atteint. Aucune nouvelle autorisation ne sera délivrée sans retrait d’un bien existant, précise Vassas-Mejri.

Michaël Delafosse, président de la métropole, assume cette ligne dure : « Nous allons au maximum de ce que la loi nous permet. »

Autre mesure emblématique : la réduction de la durée autorisée pour les résidences principales, qui passera de 120 à 90 jours par an. Une délibération sera soumise au conseil municipal le 16 octobre. L’objectif est de limiter les usages opportunistes de la location courte durée.

Des sanctions plus lourdes pour les bailleurs hors-la-loi

Les conditions techniques d’accès au marché se durcissent aussi. Les logements ayant bénéficié d’aides publiques ne pourront plus changer d’usage. Et un diagnostic de performance énergétique entre A et E devient obligatoire pour toute mise en location. Les logements trop énergivores sont exclus du dispositif. En complément, les propriétaires devront produire une attestation sur l’honneur, certifiant que leur projet est conforme au règlement de copropriété.

Le régime des autorisations évolue également. Finies les durées longues. Toute autorisation est désormais valable quatre ans, sans renouvellement automatique. En cas de fraude, la sanction grimpe : jusqu’à 100 000 euros d’amende pour transformation illégale de locaux, contre 50 000 auparavant.



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