Quelle est la retraite de Jean-Luc Mélenchon ?

Entre le Sénat, Bruxelles et l’Assemblée, Mélenchon a cotisé partout. Mais combien touche-t-il vraiment aujourd’hui à la retraite ?

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À 74 ans, Jean-Luc Mélenchon a derrière lui près de quarante années de vie publique. Sénateur de l’Essonne pendant 19 ans (1986-2000, puis 2004-2010), ministre délégué à l’Enseignement professionnel entre 2000 et 2002, député européen de 2009 à 2017, puis député des Bouches-du-Rhône de 2017 à 2022. Les fiches officielles du Sénat, du Parlement européen et de l’Assemblée nationale le confirment.

Premier point : aucune preuve publique d’une liquidation de ses droits. En décembre 2019, Mélenchon déclarait ne pas pouvoir « se passer » de sa future retraite, tout en affirmant ne pas en connaître le montant. À la suite de cette déclaration, le questeur Florian Bachelier avait estimé sur X une pension à 8 500 € par mois. Une évaluation politique, sans valeur officielle.

Des droits importants au Sénat

Le gros morceau reste ses années au Sénat. Jusqu’à sa réforme en 2023, le régime autonome des sénateurs était l’un des plus généreux. La réforme a abaissé de 20 % la pension des nouveaux élus à partir de septembre 2023, avec un plafonnement. Mais elle ne s’applique pas aux droits déjà constitués, ni aux anciens mandats.

En 2019, le Sénat indiquait une pension moyenne nette de 3 856 € pour les anciens sénateurs, tous parcours confondus. Avec près de 19 ans à la chambre haute, Mélenchon a donc accumulé des droits significatifs. Mais le montant exact reste inconnu : il dépend d’éléments non publics (durée de carrière validée, surcotisations éventuelles, etc.).

Une retraite européenne prévisible

Du côté européen, les règles sont claires. Depuis 2009, un député perçoit une pension égale à 3,5 % du salaire de base par an de mandat, à partir de 63 ans. Pour 8 ans, cela représente 28 % du salaire de base. Au barème 2025 (10 377,43 € bruts), cela équivaut à environ 2 906 € bruts par mois.

Des droits limités à l’Assemblée nationale

Élu député entre 2017 et 2022, Mélenchon a également cotisé au régime de la fonction publique, comme tous les députés depuis la réforme de 2018. Une législature de 5 ans ouvre droit à une pension nette d’environ 684 € par mois, selon les chiffres publiés par Public Sénat.

Période ministérielle et mandats locaux : droits de droit commun

En tant qu’ancien ministre (2000-2002), Mélenchon ne bénéficie d’aucun régime spécial. Il dépend des régimes classiques : CNAV + Ircantec. Idem pour ses mandats locaux (municipaux, départementaux), qui relèvent également de l’Ircantec. Ces périodes génèrent des droits modestes, à l’échelle du total.

Impossible de calculer un total précis

Les données clés pour faire un calcul exact (droits validés, surcotisations éventuelles, dates de liquidation, fiscalité applicable) ne sont pas publiques. Mais les ordres de grandeur sont identifiables :

  • Sénat : régime historiquement avantageux, droits anciens non amputés ;
  • Parlement européen : environ 2 900 € bruts/mois prévisibles ;
  • Assemblée : environ 684 € nets/mois ;
  • Fonctions ministérielles et locales : montants limités.

C’est sur cette base que des chiffres élevés ont pu circuler dans les médias en 2019. Mais sans valeur officielle.

Jean-Luc Mélenchon n’exerce plus de mandat électif depuis les législatives de juin 2022. À Marseille, il a été remplacé par Manuel Bompard.

Pour mémoire, la pension moyenne nette en France s’élevait à 1 541 € par mois fin 2023, selon la DREES.

Le montant de la retraite de Jean-Luc Mélenchon reste inconnu. Mais son parcours permet de dessiner les contours d’une pension élevée, sans que l’on puisse avancer un chiffre exact. La fameuse estimation à 8 500 € par mois reste une spéculation politique, sans fondement vérifiable.



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