Air France supprime plusieurs centaines d’emplois

Air France prévoit 404 départs volontaires au sein de ses effectifs au sol, principalement à Orly et sur le court-courrier, dans un contexte de baisse durable du trafic intérieur.

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Air France enclenche un nouveau plan de rupture conventionnelle collective (RCC) pour supprimer 404 postes au sol, sur la base du volontariat. Une majorité des départs vise le court-courrier et l’aéroport d’Orly. Ce plan s’inscrit dans une stratégie de réorganisation du réseau intérieur, confronté à un trafic structurellement en baisse. Il doit encore être validé par les autorités administratives d’ici la fin du mois.

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Le RCC a été signé le 26 septembre 2025 par la direction et trois syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, UNSA-Aérien). Il prévoit des indemnités spécifiques et un accompagnement à la mobilité. Mais la CGT et le SNPL ont refusé de signer. FO l’a rejeté, pointant des désaccords sur la stratégie sociale du groupe. Selon L’Informé, 265 des postes supprimés ne seront pas remplacés. Une réduction nette d’effectifs de près de 66 %.

Le plan reste suspendu à l’homologation par la Drieets Île-de-France, qui a 21 jours pour trancher, en application de l’article L.1237-15 du Code du travail et de l’arrêté du 12 septembre 2025.

Orly, première victime du recul du court-courrier

Sur les 404 suppressions prévues, 226 concernent le court-courrier. Et parmi elles, 80 sont situées à Orly, soit plus d’un tiers. Cette réduction s’inscrit dans la stratégie de recentrage sur l’aéroport principal de Roissy–Charles-de-Gaulle. Le trafic passagers à Orly est passé de 12,4 millions en 2019 à 7,1 millions en 2024. Une chute de 42,7 % (source : Statista/DGAC). Le nombre de rotations radiales quotidiennes a, lui, diminué de 58 % sur la même période.

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L’avion intérieur décroche face au TGV et à la sobriété

La baisse du trafic intérieur ne se limite pas à Orly. En France métropolitaine, le nombre de passagers a chuté de 31 à 19,5 millions entre 2019 et 2024. Trois facteurs expliquent ce déclin.

D’abord, le TGV progresse. Depuis l’ouverture des LGV Paris–Lyon (2016) et Paris–Bordeaux (2017), la part modale du train est passée de 12 % en 2019 à 28 % en 2024. Ensuite, la généralisation de la visioconférence et la baisse des déplacements professionnels pèsent : les voyages d’affaires auraient reculé de 20 % après la pandémie. Enfin, les politiques de sobriété carbone se renforcent dans les entreprises, au détriment du court-courrier.

Un plan dans la continuité post-Covid

Le plan actuel s’inscrit dans la suite des restructurations menées après la crise sanitaire. Entre 2020 et 2022, Air France avait déjà supprimé 6 560 postes, dont 2 850 au sol et 1 020 chez HOP! En 2021, 6 500 suppressions avaient été actées, principalement via des départs volontaires.
La compagnie poursuit donc une réduction progressive de ses effectifs sur le réseau intérieur, sans plan social massif, mais dans une logique de désengagement continu.

Des pertes en France, des profits sur le long-courrier

En 2024, le long-courrier d’Air France-KLM a généré un EBITDA de 1,8 milliard d’euros, en hausse de 12 % par rapport à 2023. En parallèle, le réseau domestique affichait un EBIT négatif de 220 millions d’euros. Ce déséquilibre explique le recentrage stratégique : réduire les coûts sur les lignes intérieures, concentrer les ressources sur les segments rentables.

Air France adapte son modèle à une mobilité en mutation. Recentrage sur Paris-CDG pour les vols internationaux, développement de Transavia pour les low-cost au départ d’Orly, rationalisation des créneaux aéroportuaires selon la demande.



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