Accusée de contribuer à la hausse des prix du logement, à la diminution du nombre de logements locatifs disponibles et à la banalisation des centres-villes, la plateforme se voit confrontée à une vague de réglementations de la part des municipalités.
Des mesures de plus en plus restrictives
En 2023 et 2024, les mesures prises par les villes contre Airbnb se sont intensifiées et diversifiées :
- Limitation du nombre de nuits de location par an : Amsterdam (Pays-Bas) : 30 nuits, Barcelone (Espagne) : 31 jours, Berlin (Allemagne) : 90 jours.
- Interdiction de la location de certains types de logements : Vienne (Autriche) : appartements entiers en centre-ville, Londres (Royaume-Uni) : chambres chez l’habitant.
- Obligation d’enregistrement et de licence : Berlin (Allemagne), Paris (France).
- Taxe de séjour majorée : Barcelone (Espagne), Venise (Italie).
La lutte contre Airbnb n’est pas propre aux villes européennes. De nombreuses métropoles à travers le monde ont également pris des mesures pour réguler la plateforme, comme :
- New York (États-Unis): Interdiction des locations de courte durée dans les logements occupés par des propriétaires.
- Toronto (Canada): Licence obligatoire pour les locations Airbnb, limitation du nombre de locations par an.
- Tokyo (Japon): Restriction des locations Airbnb dans les quartiers résidentiels.
- Buenos Aires (Argentine): Enregistrement obligatoire des locations Airbnb, taxe de séjour spécifique.
Des motivations multiples
Derrière ces mesures, les motivations des villes sont multiples. En premier lieu, il s’agit de lutter contre le logement vacant, un phénomène qui touche de nombreuses métropoles et qui contribue à la hausse des prix du logement. En limitant la location sur Airbnb, les villes espèrent inciter les propriétaires à remettre leurs logements sur le marché locatif traditionnel.
Enfin, il s’agit également pour les villes de générer des recettes fiscales supplémentaires. En effet, de nombreuses villes ont mis en place des taxes de séjour spécifiques aux locations Airbnb, ce qui leur permet de collecter des fonds pour financer des politiques publiques liées au logement et au tourisme.
Lobbying d’Airbnb
Airbnb tente de défendre ses intérêts en engageant des actions de lobbying auprès des gouvernements et des municipalités, et a également recours à des actions en justice pour contester certaines mesures.
De plus, Airbnb met en avant les retombées économiques positives de son activité, notamment en termes de création d’emplois et de revenus pour les propriétaires bailleurs. La plateforme souligne également son engagement à collaborer avec les villes pour trouver des solutions durables qui concilient les intérêts des habitants, des touristes et des acteurs économiques du secteur du tourisme.
L’avenir d’Airbnb dans les villes dépendra de sa capacité à trouver un compromis avec les autorités locales et à répondre aux préoccupations légitimes des habitants en matière d’immobilier.
Nicolas Martin