Diminuez votre impôt 2026 avec ces 5 stratégies

Vous pouvez encore agir avant le 31 décembre 2025 pour diminuer votre impôt 2026. Découvrez 5 solutions fiscales efficaces et accessibles.

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Le gel du barème de l’impôt sur le revenu prévu dans le projet de loi de finances 2026 pourrait alourdir la note fiscale de centaines de milliers de foyers. Selon les premières estimations, près de 300 000 contribuables deviendraient imposables dès l’an prochain, uniquement en raison de ce gel. Une revalorisation du barème étant écartée, les contribuables sont incités à mobiliser des dispositifs existants pour optimiser leur fiscalité, tout en orientant leur épargne vers des secteurs prioritaires pour l’État : solidarité, retraite, innovation, logement ancien ou PME.

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Voici les cinq solutions principales à envisager, actualisées selon les dernières données législatives, ainsi que les règles à connaître pour les utiliser dans les meilleures conditions.

Comprendre l’impact du gel du barème fiscal 2026

Le gel du barème consiste à maintenir les seuils d’imposition inchangés, malgré l’inflation. Concrètement, même si un revenu n’augmente pas en euros constants, il peut franchir un seuil de tranche d’imposition, entraînant une hausse mécanique de l’impôt à payer. En période de hausse généralisée des prix et de stagnation des salaires réels, ce mécanisme provoque un effet dit de “fiscalisation rampante”.

Pour 2026, le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de redresser les finances publiques. Ce choix budgétaire devrait générer plusieurs milliards d’euros de recettes supplémentaires, mais fait peser la charge sur les contribuables moyens et modestes. D’où l’intérêt accru de mobiliser les dispositifs de réduction d’impôt existants.

1. Dons aux associations : jusqu’à 75 % de réduction d’impôt

Les dons aux associations d’intérêt général ouvrent droit à une réduction d’impôt significative, notamment grâce au dispositif dit “Coluche”. Celui-ci accorde 75 % de réduction sur les dons aux organismes d’aide aux personnes en difficulté (Restos du cœur, Secours populaire, etc.), étendu depuis 2025 aux associations luttant contre les violences faites aux femmes et les violences intrafamiliales.

Le plafond de cette réduction majorée est fixé à 1 000 € de dons annuels. Au-delà, la réduction tombe à 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable. Seuls les dons à 66 % sont reportables sur cinq ans.

Exemple : un don de 1 200 € permet de réduire son impôt de 882 € : 750 € pour la tranche à 75 %, et 132 € pour la partie à 66 %.

2. Épargne retraite (PER) : déduction jusqu’à 10 % des revenus

Les versements volontaires sur un Plan d’Épargne Retraite (PER) individuel ou collectif sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10 % du revenu professionnel net, ou de 10 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), soit 4 399 € pour 2025.

Les plafonds non utilisés les années précédentes sont reportables sur trois ans, permettant dans certains cas d’atteindre un total de 37 094 €. Le capital est bloqué jusqu’à la retraite, sauf exceptions (achat de la résidence principale, invalidité, etc.). À la sortie, l’imposition dépend du choix entre rente ou capital.

Exemple : un contribuable imposé à 30 % qui verse 10 000 € sur son PER en 2025 bénéficiera d’un gain fiscal de 3 000 € sur l’impôt 2026.

3. FCPI et FIP : investir dans l’innovation avec un taux bonifié

Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) permettent de soutenir les jeunes entreprises innovantes tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt de 25 %, bonifiée par rapport au taux historique de 18 %, pour les souscriptions réalisées jusqu’au 31 décembre 2025.

Les plafonds sont fixés à 12 000 € pour une personne seule et 24 000 € pour un couple soumis à imposition commune. L’investissement doit être conservé au moins cinq ans. Certains fonds labellisés peuvent bénéficier d’un taux supérieur, mais uniquement dans des cas très encadrés.

Exemple : un investissement de 8 000 € en FCPI donne droit à 2 000 € de réduction d’impôt.

4. IR-PME et crowdfunding : soutenir les petites entreprises

Le dispositif “Madelin IR-PME” ouvre droit à 25 % de réduction d’impôt pour tout investissement direct dans une PME non cotée entre le 28 septembre et le 31 décembre 2025. Le taux est porté à 30 % pour les entreprises qualifiées JEI (jeunes entreprises innovantes) ou ESUS (entreprises solidaires d’utilité sociale), sous conditions.

L’investissement doit être maintenu pendant cinq ans minimum. Le plafond de déduction est soumis au plafonnement global des niches fiscales, soit 10 000 €, mais il n’est pas cumulable au-delà avec les autres dispositifs.

Exemple : un souscripteur investissant 5 000 € dans une PME ESUS obtient 1 250 € de réduction d’impôt.

5. Immobilier ancien : SCPI fiscales Denormandie et Malraux

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) fiscales permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt tout en investissant dans des opérations de rénovation. Deux dispositifs principaux sont prolongés jusqu’en 2027 : Denormandie et Malraux.

  • Denormandie : 12 % de réduction sur 6 ans, 18 % sur 9 ans, et 24 % sur 12 ans, dans la limite de 300 000 € d’investissement. Le logement doit être situé en centre-ville et loué après rénovation.
  • Malraux : 22 % à 30 % de réduction sur les travaux de restauration dans des zones protégées, avec un plafond de 100 000 € par an.

Ces SCPI impliquent une immobilisation longue (10 à 15 ans), des frais importants, et des rendements parfois modestes. Elles s’adressent à des profils avertis.

Dispositifs complémentaires à connaître

D’autres mesures peuvent venir compléter ces dispositifs principaux, sous réserve de respecter les plafonds :

  • Loc’Avantages : réduction d’impôt de 15 % à 65 % selon le niveau de loyer et la durée d’engagement (6 ou 9 ans), avec une convention signée avec l’Anah.
  • Déficit foncier : permet de déduire jusqu’à 10 700 € de charges et travaux par an (hors rénovation énergétique), ou jusqu’à 21 400 € si les travaux sont éligibles au CITE. Le surplus est reportable sur six ans.
  • Outre-mer : certains dispositifs spécifiques (Girardin industriel, logement social) relèvent le plafond annuel à 18 000 €.

Plafond des niches fiscales : règles à respecter

Le plafond global des avantages fiscaux est fixé à 10 000 € par foyer fiscal pour les dispositifs créés depuis 2009. Certaines exceptions existent :

  • Les dons bénéficiant du taux de 75 % ne sont pas pris en compte dans ce plafond.
  • Les investissements immobiliers Malraux ou en outre-mer peuvent bénéficier d’un plafond distinct de 18 000 €.

Il est donc possible d’optimiser sa fiscalité de manière significative en combinant plusieurs leviers, à condition de bien connaître les règles d’éligibilité, les plafonds, et les engagements à respecter.

Anticiper dès maintenant pour préparer sa déclaration 2026

La fenêtre de tir pour ces dispositifs est souvent limitée à la fin de l’année civile. Certains produits comme les FCPI ou les investissements IR-PME nécessitent une souscription avant le 31 décembre 2025 pour être pris en compte dans la déclaration de revenus 2026. D’autres, comme le PER, peuvent être alimentés jusqu’à la date limite de déclaration en mai ou juin 2026.

Au-delà de l’optimisation purement fiscale, ces mécanismes permettent aussi de donner du sens à son épargne : soutenir une association, aider des PME françaises, participer à la rénovation du parc immobilier ancien ou préparer sa retraite.



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