Pour justifier cette sortie, Patrick Pouyanné pointe du doigt un manque d’intérêt des investisseurs européens pour TotalEnergies. Selon lui, le groupe souffrirait d’une « décote » importante sur le marché parisien par rapport à ses concurrents internationaux, notamment américains. Cette décote s’expliquerait par plusieurs facteurs, tels que la focalisation des investisseurs européens sur les questions environnementales et sociales, et un moindre appétit pour le secteur des hydrocarbures.
Les chiffres semblent donner raison à Patrick Pouyanné. En effet, si l’on compare la performance de TotalEnergies à celle de ses concurrents européens sur les cinq dernières années, le constat est sans appel : le groupe français a nettement sous-performé. En 2023, par exemple, l’action TotalEnergies a progressé de 10%, tandis que l’indice CAC 40 a bondi de plus de 20%.
Un mouvement de fond qui touche d’autres entreprises françaises
TotalEnergies n’est pas le seul groupe français à envisager une cotation principale à l’étranger. Ces dernières années, plusieurs entreprises, comme Atos ou Veolia, ont franchi le pas. Ce mouvement s’explique en partie par la recherche d’une meilleure valorisation boursière, mais aussi par la volonté de s’ouvrir à un marché d’investisseurs plus large.
Quelles conséquences pour la place boursière parisienne ?
Un départ de TotalEnergies de la Bourse de Paris constituerait un coup dur pour la place boursière française. Le groupe est en effet l’une des plus grandes capitalisations du CAC 40, et son départ priverait la Bourse de Paris d’un poids lourd. Cela pourrait également avoir un effet d’entraînement sur d’autres entreprises françaises, qui pourraient être tentées de suivre le même chemin.
Le conseil d’administration de TotalEnergies a donné mandat à Patrick Pouyanné pour étudier les différentes options possibles. Une décision devrait être prise d’ici septembre.
Julien Decourt