Macron pourrait annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale

Crise politique, majorité fragilisée, article 12… Macron pourrait activer une dissolution express. Voici ce qui changerait pour les Français.

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La démission express du Premier ministre Sébastien Lecornu, acceptée par Emmanuel Macron ce lundi 6 octobre, relance à plein régime l’hypothèse d’une dissolution. Dans une séquence politique à hauts risques, l’Élysée doit arbitrer entre un nouvel intérim gouvernemental, la recherche d’un accord introuvable à l’Assemblée et le recours à l’article 12 de la Constitution.

Nommé en septembre, Sébastien Lecornu a remis sa démission au chef de l’État au lendemain de la présentation de son équipe. L’exécutif se retrouve en affaires courantes alors que les oppositions réclament des élections. Le Rassemblement national appelle publiquement à “rendre la parole aux Français” via une dissolution. Les autres groupes d’opposition poussent à un retour rapide devant les urnes.

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Article 12 : ce que permet (et impose) la Constitution

Le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée après consultation du Premier ministre et des présidents des deux chambres. Les élections législatives doivent alors se tenir entre 20 et 40 jours après la dissolution, et la nouvelle Assemblée se réunit de droit le deuxième jeudi suivant le scrutin. Le cadre est conçu pour garantir la continuité de l’État tout en tranchant rapidement l’impasse politique.

Si l’annonce intervenait cette semaine, le premier tour tomberait, selon le décret de convocation, dans une fenêtre allant du 26 octobre au 16 novembre 2025 pour une dissolution prononcée les 6–7 octobre. La réunion de la nouvelle Assemblée suivrait automatiquement le deuxième jeudi après le second tour. Les services de l’État ont déjà éprouvé ce tempo lors de la dissolution de 2024.

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Pourquoi l’option revient sur la table

La démission de Matignon fragilise un dispositif déjà minoritaire au Palais-Bourbon depuis les législatives anticipées de 2024. Une dissolution offrirait au Président la possibilité de clarifier les rapports de force, de reprendre l’initiative avant les débats budgétaires et de tenter de dégager une majorité nette. À l’inverse, elle comporte un risque de sanction électorale et d’amplification des oppositions, dans un paysage éclaté. Les marchés financiers ont réagi à l’incertitude par un repli des indices et une tension sur la dette française.

Le RN pousse à un retour rapide aux urnes et se dit prêt à gouverner. La majorité présidentielle, affaiblie, doit trancher entre un attelage technique transitoire et l’épreuve électorale. À gauche, les formations misent sur la crise à Matignon pour consolider des candidatures d’union. Dans l’immédiat, l’absence de coalition stable rend l’hypothèse d’un accord parlementaire durable peu probable.

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Ce que changerait une dissolution pour l’action publique

Une fois l’Assemblée dissoute, les travaux parlementaires sont suspendus ; le gouvernement expédie les affaires courantes jusqu’à l’installation de la nouvelle majorité. Les grands textes sont gelés jusqu’au nouveau vote de confiance, ce qui retarde de fait les arbitrages budgétaires et les réformes en cours.

Le Président a-t-il formellement consulté le Premier ministre et les présidents des deux assemblées, condition préalable à toute dissolution ? Quel créneau viserait l’exécutif pour un premier tour dans la fenêtre J+20 à J+40 ? La majorité cherche-t-elle des accords de circonscription ou assume-t-elle un face-à-face direct avec ses opposants ? La réponse à ces points dira si la France s’achemine vers des législatives anticipées ou vers un nouvel intérim gouvernemental.



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