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Le chocolat noir bénéficie d’un capital sympathie solide. On lui prête des vertus nutritionnelles – antioxydants, magnésium, polyphénols – qui en font un plaisir presque vertueux. Mais toutes les tablettes ne se valent pas. Une enquête du guide indépendant Le Bon choix au supermarché (éditions Thierry Souccar) passe au crible plus de 1000 produits alimentaires. Verdict : certains chocolats noirs cachent bien leur jeu. Derrière le cacao, une cascade d’ingrédients transformés, de sucres cachés et d’artifices marketing.
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Des ingrédients qui n’ont rien à faire là
Le chocolat noir, dans l’idéal, devrait se résumer à une liste courte : pâte de cacao, beurre de cacao, éventuellement un peu de sucre. En réalité, certaines références contiennent bien plus que cela. L’enquête du Bon choix au supermarché a analysé dix tablettes parmi les plus courantes dans les rayons des grandes enseignes françaises. Objectif : passer au crible la proportion réelle de cacao, la qualité des matières grasses, la présence éventuelle d’arômes artificiels, d’édulcorants ou d’additifs.
Résultat : la composition de plusieurs produits interroge. Le Lindt « Menthe frappée », notamment, coche toutes les mauvaises cases.
Lindt menthe : un chocolat noir qui n’en est plus un
Présenté comme un chocolat noir à la menthe, le Lindt « Menthe frappée » est en réalité une confiserie déguisée. Ce n’est pas la pâte de cacao qui domine, mais une garniture sucrée, colorée et aromatisée à la menthe, bien loin de la recette d’un vrai chocolat noir. La marque joue sur une image premium, mais le contenu ne suit pas. La liste d’ingrédients s’allonge : colorants, arômes artificiels, additifs divers. Le marketing flatte le consommateur, la recette, elle, trahit l’esprit du produit.
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Le cas Lindt illustre un phénomène courant : des produits qui empruntent les codes du chocolat noir pour séduire, tout en s’en éloignant radicalement sur le plan nutritionnel.
Sucres cachés, édulcorants et huile de palme au menu
Le Lindt n’est pas seul en cause. D’autres références déçoivent par leur composition. Le chocolat noir « sans sucre » de Gerblé, par exemple, remplace le sucre par des édulcorants. Une option trompeuse : certains d’entre eux, consommés en quantité, peuvent provoquer des troubles digestifs. Le bénéfice santé supposé s’efface face aux effets secondaires potentiels.
Autre exemple : la tablette Côte d’Or praliné noir. Elle affiche une teneur en cacao faible – à peine 45 % – et ajoute sucre, huile de palme, arômes artificiels, émulsifiants. Une recette très éloignée de l’idée même d’un chocolat noir qualitatif. Ici encore, le marketing joue un rôle, masquant une composition peu flatteuse.
Un bon chocolat noir, ça existe (encore)
Heureusement, tous les industriels ne trichent pas. Certaines références tiennent la route. Le chocolat cru 70 % d’Ethiquable ou les tablettes Lindt 70 % pur cacao respectent les fondamentaux : peu d’ingrédients, aucun additif inutile, un taux de cacao élevé. Le produit final se rapproche de ce que devrait être un chocolat noir digne de ce nom : intense, simple, sans maquillage.
La qualité est encore possible, même en grande surface, à condition de savoir où regarder.
Lire les étiquettes pour ne pas se faire avoir
Une tablette de chocolat noir ne dit pas toujours la vérité sur son emballage. Teneur réelle en cacao, type de matières grasses, sucres ajoutés ou déguisés : seul le dos du paquet livre les vrais indices. Lire les étiquettes reste donc indispensable.
Une règle simple : plus la liste est courte, mieux c’est. Une bonne tablette de chocolat noir doit afficher au moins 70 % de cacao, éviter les additifs, exclure les graisses végétales autres que le beurre de cacao, et rester sobre en sucre.
Le chocolat noir peut être un bon choix. À condition de ne pas croire aveuglément ce que raconte l’emballage.