Combien coûte une école d’ostéopathie ?

Les études d’ostéopathie coûtent entre 146 000 et 161 000 euros sur dix ans. Frais de scolarité, installation, aides : tout ce qu’il faut savoir avant de s’engager.

Résumé Résumé

L’ostéopathie séduit chaque année un nombre croissant d’étudiants. Avec 23 établissements agréés par le ministère de la Santé, suite à la révision des agréments de 2021-2022, la discipline est désormais une voie reconnue dans le secteur de la santé en France. En 2024, plus de 40 900 ostéopathes sont inscrits au répertoire ADELI. Toutefois, tous ne sont pas actifs : selon la CIPAV, seuls 18 705 cotisent effectivement, soit moins de la moitié des professionnels enregistrés.

École Frais 1re année Total sur 5 ans Paiement échelonné Remise paiement comptant
École d’Ostéopathie de Paris (EOP) 10 865 € ~54 000 € Oui Non
ITO Toulouse 10 465 à 10 615 € ~52 000 € Oui (+150 €) Oui
Ostéobio (Option 1) 9 780 € 48 900 € Oui Non
Ostéobio (Option 2) 7 660 € / 10 310 € 49 900 € Oui Non
CEESO Paris 8 500 € ~42 500 € Oui 1 %
COPB (Pays Basque) 7 990 € ~43 000 € Oui Non

Depuis octobre 2024, le fichier ADELI a été remplacé par le Répertoire Partagé des Professionnels de Santé (RPPS), modernisant l’identification et la traçabilité des ostéopathes en exercice.

Mais au-delà de ces évolutions administratives, se former à ce métier implique un engagement financier conséquent. Coût des études, frais annexes, installation en libéral et retour sur investissement : voici l’analyse complète.

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Frais de scolarité en école d’ostéopathie : des écarts de 3 000 euros à la première année

Les frais de scolarité varient fortement selon les établissements. Pour la rentrée 2025-2026, le tarif de première année va de 7 990 euros au Collège Ostéopathique du Pays Basque (COPB) à 10 865 euros à l’École d’Ostéopathie de Paris (EOP). À cinq ans de formation, l’écart total peut dépasser 11 000 euros selon les écoles.

Certaines structures, comme Ostéobio, proposent des tarifications différenciées. L’étudiant choisit entre un tarif constant sur cinq ans (9 780 euros par an) ou une entrée plus accessible (7 660 euros la première année puis 10 310 euros par an ensuite).

D’autres établissements, comme l’ITO Toulouse, appliquent une tarification à options : paiement comptant ou échelonné, avec un surcoût pour le fractionnement. À titre d’exemple, l’échelonnement mensuel sur dix mois fait grimper le coût total de 10 465 euros à 10 615 euros pour la première année.

Facilités de paiement : des stratégies financières qui varient selon les écoles

Plusieurs écoles ont mis en place des mécanismes pour lisser l’effort financier. Le CEESO Paris propose une réduction de 1 % pour les paiements en une fois, soit 8 415 euros au lieu de 8 500 euros, représentant 425 euros d’économie sur cinq ans.

L’Institut Dauphine d’Ostéopathie (IDO) autorise un paiement en dix mensualités sans frais supplémentaires. À l’inverse, le COB Bordeaux impose un acompte de 3 000 euros, suivi soit d’un paiement comptant (7 500 euros), soit d’un échéancier avec des frais (10 mensualités de 780 euros, soit 10 800 euros au total).

Frais annexes à prévoir : au moins 3 000 euros de plus sur le cursus

Les étudiants doivent également s’acquitter de frais de dossier, de gestion administrative et de dépenses liées à la vie étudiante. Les frais de dossier à l’entrée varient entre 80 euros et 180 euros. Les frais de gestion pour l’ensemble du cursus vont de 200 à 350 euros, selon les écoles.

La Contribution à la Vie Étudiante et de Campus (CVEC), obligatoire pour tous les étudiants, s’élève à 103 euros par an, soit 515 euros sur cinq ans. À cela s’ajoutent les équipements professionnels : tenues cliniques (environ 40 euros), parfois chaussures spécialisées, ainsi qu’une assurance responsabilité civile professionnelle (entre 50 et 150 euros par an).

Quelles aides pour financer une école d’ostéopathie ?

Des dispositifs publics et privés permettent de réduire la charge financière. Les bourses du CROUS sur critères sociaux peuvent atteindre 6 000 euros par an pour l’échelon maximal, soit jusqu’à 30 000 euros sur cinq ans. Elles sont cumulables avec l’aide au mérite (900 euros par an) pour les bacheliers ayant obtenu la mention Très Bien.

Le prêt étudiant garanti par l’État, plafonné à 20 000 euros, est accessible sans conditions de ressources et sans caution personnelle pour les étudiants de moins de 28 ans. Les banques partenaires incluent la Caisse d’Épargne, la Société Générale ou encore le Crédit Mutuel.

Certaines régions, comme l’Île-de-France, proposent des aides spécifiques pour les étudiants en formation paramédicale. Le Contrat d’Allocation d’Études (CAE), porté par l’Agence Régionale de Santé (ARS), permet de financer une partie du cursus en contrepartie d’un engagement de travail dans un établissement de santé francilien.

CPF et reconversions : des leviers partiels pour adultes en reprise d’études

Le Compte Personnel de Formation (CPF) peut financer une partie de la formation, notamment pour les professionnels de santé en reconversion. Toutefois, le montant reste limité et ne couvre généralement qu’une portion du coût global.

Pour les étudiants ayant des droits à Pôle emploi, l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) peut permettre le maintien d’allocations ou le versement en capital au moment de l’installation en libéral.

Installation en cabinet : un investissement compris entre 26 500 et 100 000 euros

Une fois diplômé, le jeune ostéopathe doit faire face à un nouveau coût : l’installation en cabinet. Selon l’équipement, la localisation et l’état du local, l’investissement oscille entre 26 500 et 100 300 euros, avec une moyenne autour de 63 400 euros.

La table d’ostéopathie, indispensable, coûte entre 1 700 et 3 500 euros. Les versions électriques, plus onéreuses, sont souvent privilégiées pour le confort de travail. Les travaux d’aménagement (isolation, électricité, accessibilité PMR) peuvent atteindre 150 à 600 euros le mètre carré.

Quels revenus espérer après l’école d’ostéopathie ?

Les données de l’UNASA pour 2022 dressent un tableau contrasté. Le bénéfice moyen des ostéopathes libéraux est de 23 641 euros bruts annuels, soit environ 1 970 euros par mois. Mais la médiane est plus basse, à 17 500 euros bruts (1 458 euros par mois), et 25 % des praticiens gagnent moins de 775 euros mensuels.

En début de carrière, les revenus mensuels se situent généralement entre 800 et 1 970 euros nets. Après 3 à 5 ans, ils peuvent atteindre 1 500 à 3 000 euros, et jusqu’à 3 700 euros pour les praticiens expérimentés. Ces chiffres varient fortement selon la localisation et le dynamisme du cabinet.

Les spécialisations les plus rentables : sport, pédiatrie, ostéopathie animale

Certaines spécialisations permettent d’augmenter sensiblement les revenus. L’ostéopathie du sport ou pédiatrique peut générer entre 2 600 et 4 500 euros nets par mois. Ces formations complémentaires représentent toutefois un investissement supplémentaire, estimé à 4 200 euros.

L’ostéopathie animale est un créneau en expansion, avec un coût de formation annuel entre 8 000 et 10 000 euros. L’examen national d’aptitude, nécessaire à l’exercice, coûte 1 312 euros (dont 162 euros de frais de dossier, 200 euros pour l’épreuve théorique et 950 euros pour l’épreuve pratique).

Quel retour sur investissement après une formation d’ostéopathie ?

En additionnant le coût de la formation (environ 48 000 euros), les frais annexes (3 000 euros), le coût de la vie étudiante sur cinq ans (entre 35 000 et 50 000 euros) et l’installation en cabinet (63 400 euros en moyenne), l’investissement global s’établit entre 146 000 et 161 000 euros.

Un praticien atteignant 3 000 euros nets par mois devra attendre en moyenne 3 à 4 années supplémentaires d’exercice pour amortir son investissement initial, sans compter les charges et imprévus. La rentabilité dépend donc d’une montée en activité progressive et d’une gestion rigoureuse.

Optimiser le coût d’une école d’ostéopathie

Le choix de l’école influence directement le coût total. Certaines structures comme le COPB ou l’EDO proposent un cursus à 43 000 euros, contre près de 54 000 euros pour les plus onéreuses. Cette différence peut être réinvestie dans l’installation ou une spécialisation.

Les paiements échelonnés sans frais permettent de répartir l’effort financier sans surcoût. Lorsque les mensualités incluent des frais d’échelonnement (jusqu’à 300 euros), mieux vaut les comparer à un prêt étudiant à taux réduit.

Le statut juridique choisi à l’installation a aussi un impact sur la rentabilité. En micro-entreprise, les charges sociales sont prélevées à hauteur de 23,2 % du chiffre d’affaires, avec un plafond à 77 700 euros annuels. Le régime réel offre une meilleure couverture sociale et la déduction des charges, au prix d’une gestion plus complexe.

Préparer financièrement sa formation dès le lycée

Une planification financière dès la terminale permet de sécuriser les aides disponibles et d’éviter les choix précipités. Une combinaison optimale inclut généralement : bourses CROUS, prêt garanti par l’État, et éventuel prêt bancaire complémentaire négocié via l’école.

Pour une estimation réaliste, l’étudiant doit anticiper un coût total compris entre 146 000 et 161 000 euros sur dix ans, incluant tous les postes : scolarité, vie étudiante, installation.



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