Pyrénées-Orientales : Catana va créer 200 emplois à Canet-en-Roussillon

Catana lance une usine de 25 000 m² à Canet-en-Roussillon pour produire ses catamarans Bali haut de gamme, avec 200 emplois à la clé dès 2028.

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Le constructeur de catamarans Catana a profité du salon nautique de La Rochelle pour lever le voile sur un projet d’envergure : une nouvelle usine à Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales. Le groupe prévoit d’investir 47 millions d’euros pour construire un site de production de 25 000 m², exclusivement dédié aux modèles de plus de 60 pieds, fabriqués sous la marque Bali. L’infrastructure, qui verra le jour sur un terrain de 50 000 m² attribué par Perpignan Méditerranée Métropole, devrait être opérationnelle fin 2028. Elle s’accompagnera de la création de 200 emplois.

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Ce chantier s’inscrit dans un plan d’investissement global de 130 millions d’euros sur cinq ans, porté à 70 % par des fonds propres, dont ceux de la famille Poncin, actionnaire principal du groupe. À terme, l’objectif est clair : renforcer la montée en gamme industrielle tout en consolidant l’ancrage local.

Une production adaptée aux géants des mers

La future usine sera pensée pour les grandes unités : lignes d’assemblage spécifiques, ateliers modulaires, quais intérieurs… L’investissement vise à faire monter en puissance la production sur le segment des catamarans haut de gamme, un créneau en forte croissance. Catana entend ainsi faire de Canet l’un des piliers de sa stratégie industrielle pour 2025–2030.

L’étude d’impact environnementale et réglementaire est prévue sur 15 mois, avant le lancement de 12 à 18 mois de travaux. En parallèle, le site historique de Canet bénéficiera d’un budget de 7 millions d’euros pour être rénové et agrandi. Le tout permettra au groupe d’augmenter ses capacités sans sacrifier sa flexibilité.

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Un plan à 130 millions pour diversifier l’offre

Le projet catalan n’est qu’un volet du plan stratégique déployé par Catana. Le groupe prévoit de lancer 14 nouveaux modèles dans les cinq prochaines années, répartis sur quatre marques : YOT Power (5 modèles), Bali (5), Seaty (2) et Catana (2). Objectif : couvrir un spectre élargi, du house-boat hybride au catamaran de croisière.

Autre site en développement : à Saint-Jean-d’Hermine, en Vendée, où 20 millions d’euros seront injectés dans un pôle R&D centré sur les matériaux composites et les motorisations alternatives. Ce centre, qui devrait générer 100 emplois d’ici à 2030, vise à renforcer la capacité d’innovation du groupe.

Des fondamentaux solides

Malgré un ralentissement de ses ventes sur l’exercice en cours, Catana conserve une base financière robuste. À la clôture de juin 2024, le chiffre d’affaires a atteint 229,5 millions d’euros, en hausse de 10,7 %. Le résultat opérationnel s’établit à 37,4 millions, pour une marge de 16,3 %. La capacité d’autofinancement reste élevée (35,3 millions), et la trésorerie nette, une fois la dette soustraite, atteint 16,3 millions.

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Sur les neuf premiers mois de l’exercice 2024-2025, l’activité est en retrait de 23 %, pénalisée par un durcissement réglementaire aux États-Unis. Mais le groupe reste confiant. Sa structure financière lui permet de maintenir le cap sur ses investissements industriels et sur sa stratégie d’expansion internationale.

Catana veut doubler ses ventes aux États-Unis d’ici 2030

Face à une concurrence accrue de la part de groupes comme Beneteau (Lagoon) et Fountaine Pajot, Catana mise sur une spécialisation claire : le haut de gamme, les grandes unités et l’international. Le marché mondial du multicoque, estimé à 3 milliards d’euros cette année, devrait croître de 5 à 7 % par an jusqu’en 2030.

Pour tirer son épingle du jeu, Catana entend doubler ses ventes aux États-Unis, en s’appuyant sur un partenariat avec Catamaran Guru et sur un renforcement de son service après-vente local. Une offensive ciblée sur un marché stratégique, où la demande pour les unités de plus de 70 pieds explose, notamment dans le segment du yachting de luxe et des résidences flottantes.



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