Toulouse : l’incubateur Lanceur d’Étoiles change d’échelle

De l’aéronautique à la greentech, l’incubateur toulousain accélère. Un virage ambitieux, boosté par France 2030 et un écosystème en pleine effervescence.

Résumé Résumé

L’incubateur toulousain Lanceur d’Étoiles change de braquet. Trois ans après sa création, ce spécialiste des technologies de rupture élargit son spectre. Il ajoute à l’aéronautique, au spatial et à la défense quatre nouveaux secteurs : greentech, santé, mobilités et mutations industrielles. Une montée en puissance assumée, avec des résultats déjà bien en main.

Un sans-faute qui légitime l’expansion

Lancé en 2022, Lanceur d’Étoiles avait fait le pari d’un modèle sélectif et fortement ancré localement. Dix-huit startups accompagnées, trois sorties en phase de commercialisation (Elda Technology, Tacita Dynamics, Tidav Aéro), zéro échec. Un sans-faute qui crédibilise l’élargissement. Trois nouvelles startups intègrent le programme à la fin septembre. L’incubateur franchit un seuil.

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France 2030 : la puissance publique au rendez-vous

Ce changement de dimension s’appuie sur un soutien public robuste. Le Pôle Universitaire d’Innovation UT Innovation, auquel l’incubateur est adossé, a été lancé en octobre 2024 avec une enveloppe de 7,5 millions d’euros dans le cadre de France 2030. Toulouse fait partie des 29 territoires labellisés, preuve de sa position stratégique dans la course à l’innovation deeptech.

L’État ne relâche pas la pression. En 2024, Bpifrance a injecté 1,3 milliard d’euros en financements non dilutifs dans un millier de startups deeptech, et ajouté 400 millions d’euros en investissements directs. L’ambition est claire : faire émerger des leaders industriels sur le sol français.

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Greentech et santé : des relais de croissance bien identifiés

À l’échelle régionale, la dynamique est palpable. La SATT Toulouse Tech Transfer a triplé son rythme de création de startups entre 2023 et 2024. Dix-sept nouvelles entreprises ont vu le jour sur la période, contre six par an en moyenne auparavant. Nubbo, autre incubateur régional, poursuit sa progression : 18 startups accompagnées en incubation l’an dernier, cinq en accélération. Son taux de pérennité à cinq ans dépasse les 80 %.

L’ouverture vers la greentech s’inscrit dans une tendance de fond. Le secteur représente près d’un tiers des montants levés par le capital-risque français. Fin 2024, on recensait 2 900 startups greentech dans l’Hexagone, pour 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 55 000 emplois. Surtout, plus de 70 % sont implantées hors Île-de-France. Toulouse a clairement une carte à jouer.

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Côté santé, l’écosystème toulousain se structure. Le projet Toulouse Santé Numérique, labellisé France 2030, accompagne déjà huit projets et vise vingt sur quatre ans. Plus de 120 établissements sont mobilisables pour les tests cliniques. De quoi donner corps à cette nouvelle verticale stratégique.

Deeptech industrielle : la relocalisation en action

Sur le front industriel, la dynamique est tout aussi nette. En 2024, seize usines ont été ouvertes par des startups deeptech, portant à 150 le nombre de sites actifs en France. La réindustrialisation prend corps, portée par des innovations de rupture. L’objectif n’est plus seulement de faire naître des idées, mais de les produire ici.

Lanceur d’Étoiles s’inscrit dans cette logique d’alignement avec les grandes priorités nationales. La France comptait 2 589 startups deeptech fin 2024, en hausse de 385 en un an. L’objectif : 500 créations par an d’ici 2030. La promotion 2025 du French Tech Next40/120 illustre la montée en puissance du secteur : 29 greentech y figurent, un record.

L’incubateur s’appuie sur un consortium de poids : Université de Toulouse, TTT, Nubbo, ISAE-SUPAERO, CNES, ONERA, Aerospace Valley. Treize structures en tout. L’accompagnement dure de trois à dix-huit mois, avec accès aux fablabs, mise en réseau avec des experts, et lien direct avec plusieurs fonds d’investissement régionaux. Une mécanique huilée, pensée pour accélérer la maturation des projets.



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