Anti-gaspi : Quasimodo joue la carte du 100% bio

Manger bio, local et moins cher tout en luttant contre le gaspillage ? C’est le pari audacieux de Quasimodo, la start-up anti-gaspi.

Résumé Résumé

Dans le bouillonnement des initiatives anti-gaspillage, Quasimodo fait entendre une voix singulière. Fondée par trois étudiants, la jeune entreprise mise sur une ligne de conduite rigoureuse : ne valoriser que des fruits et légumes bio écartés pour leur apparence, en respectant des circuits courts, une logistique propre et une traçabilité poussée. Une position tranchée dans un marché qui se densifie à toute vitesse.

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Une start-up anti-gaspillage fondée par trois étudiants engagés

Le gaspillage alimentaire reste massif. En 2022, la France a produit 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires, dont 42 % imputables aux ménages, selon le ministère de l’Agriculture. C’est sur cette base que Samuel Bigeard, Titouan Palomino et Julien Machuron ont bâti leur projet, lancé en 2020 lors du concours Hult Prize. Objectif initial : nourrir 20 millions de personnes en vingt ans. L’idée se concrétise fin 2024 avec la naissance de Quasimodo, une structure centrée sur la revalorisation de produits esthétiquement rejetés.

Le secteur anti-gaspi prend de l’ampleur. En 2024, le marché français pèse 520 millions d’euros. Des acteurs comme Too Good To Go ou Nous anti-gaspi lèvent des millions pour élargir leur empreinte. Dans cet écosystème, Quasimodo se distingue. Pas de compromis sur le bio, pas de concessions sur l’origine, une exigence logistique poussée. Là où d’autres cherchent des volumes, la jeune pousse défend la cohérence.

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Chaque semaine, l’entreprise distribue des paniers de fruits et légumes de saison, issus de l’agriculture biologique, récoltés en Île-de-France. Livraison via points relais, dernier kilomètre en vélo cargo. Les sacs sont consignés, les prix fixés à 40 % en dessous de la moyenne du marché. Une dizaine de producteurs locaux et une coopérative régionale alimentent le dispositif. La logistique suit la même ligne que le produit : sobre, locale, lisible.

Une logistique locale et durable

La réglementation évolue. Depuis le 1er août 2025, le label anti-gaspillage impose de nouveaux critères. Transparence, traçabilité, impact environnemental : le secteur entre dans une nouvelle phase. Quasimodo prend les devants avec une application mobile. Le consommateur y verra l’origine des produits, leur empreinte carbone, mais aussi leur impact sur l’eau et la biodiversité. Une lecture simplifiée pour des données complexes. Une réponse directe à une exigence montante.

L’équipe fondatrice structure l’entreprise autour de compétences nettes. Titouan Palomino, ingénieur environnement formé aux Mines de Paris, supervise la stratégie RSE. Samuel Bigeard gère la chaîne logistique. Julien Machuron pilote marketing et finance. Une organisation légère, mais précise, pensée pour tenir la ligne malgré les pressions du marché.

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Une réponse aux nouvelles réglementations anti-gaspillage

En six mois, Quasimodo a évité le gaspillage de 2,5 tonnes de fruits et légumes. Un chiffre modeste à l’échelle nationale, mais significatif dans un pays où 11 % de la production de fruits et légumes finit à la poubelle — soit 1,1 million de tonnes chaque année, un manque à gagner proche du milliard d’euros pour les producteurs. L’entreprise reste concentrée sur Paris et sa petite couronne. Chaque extension sera décidée en fonction des conditions locales.



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