Résumé Résumé
L’usine Iveco Bus d’Annonay a doublé sa production en l’espace d’un an. Désormais, dix véhicules sortent quotidiennement des chaînes de montage, contre cinq auparavant. Pour soutenir cette montée en cadence, le site a lancé un plan de recrutements d’ampleur. Le nombre de salariés passera de 1 300 à 2 300, avec l’intégration de 1 000 intérimaires en cours.
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L’entreprise, devenue le principal employeur de la région, organise quotidiennement le transport de ses salariés grâce à huit lignes de bus spécialement affrétées. L’objectif : accompagner une production soutenue face à une demande en forte croissance, notamment dans le secteur des transports publics engagés dans la décarbonation.
Une usine historique en pleine transition
Fondée il y a un siècle par le carrossier Joseph Besset, l’usine d’Annonay s’inscrit dans une longue tradition industrielle locale. Aujourd’hui propriété du groupe Iveco, héritier du groupe Fiat, le site est au cœur d’une opération stratégique majeure : sa cession prochaine à Tata Motors, le géant indien de l’automobile. Exor, le holding des Agnelli, a en effet annoncé son désengagement des activités industrielles de poids lourds et d’autobus, concentrant ses efforts sur d’autres secteurs.
Malgré cette transition capitalistique, Iveco a tenu à maintenir les célébrations du centenaire de l’usine, symbole de la continuité industrielle et de l’ancrage territorial du site.
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Une production peu automatisée
Contrairement à d’autres usines du secteur automobile, la production chez Iveco Bus reste peu automatisée. Aucun robot sur les lignes d’assemblage : les ouvriers interviennent à chaque étape, de l’intégration des moteurs à la pose des câblages, de la peinture à l’équipement intérieur.
Cette organisation repose sur un besoin élevé en main-d’œuvre qualifiée. Les métiers d’électricien dépanneur, soudeur ou carrossier sont particulièrement recherchés, avec des tensions croissantes sur le marché local de l’emploi. Pour y répondre, une école interne a été mise en place afin de former les candidats en trois à cinq semaines, selon leur niveau initial.
Face à la pénurie, Iveco recrute jusqu’aux Philippines
Malgré les dispositifs mis en place pour former localement, le manque de candidats a contraint l’entreprise à chercher au-delà des frontières. Les autres usines européennes du groupe, notamment en Italie et en République tchèque, rencontrent les mêmes difficultés.
Pour maintenir la cadence, Iveco Bus a fait appel à une agence de recrutement aux Philippines. Une soixantaine d’ouvriers ont été intégrés au site d’Annonay en tant que salariés à part entière. Une solution coûteuse, mais jugée indispensable par la direction pour répondre à la demande.
Un virage technologique accéléré vers le zéro émission
L’usine d’Annonay est engagée dans une profonde mutation technologique. Outre les modèles thermiques, le site assemble désormais des bus à gaz, 100 % électriques, et prépare une montée en charge vers l’hydrogène. Une ligne dédiée à l’assemblage de batteries a également été mise en place.
La moitié des véhicules produits à Annonay est destinée à l’exportation européenne. Le site est l’un des piliers de la stratégie du groupe en matière de transition énergétique, aux côtés de l’usine Heuliez de Rorthais (Deux-Sèvres), du centre de R&D de Vénissieux (Rhône) et de l’usine de moteurs de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).
Depuis 2021, 400 millions d’euros ont été investis par le groupe en France, dont 100 millions spécifiquement pour la production de bus électriques, annoncés lors du sommet Choose France.