Résumé Résumé
Soprema mise gros sur l’avenir. Le groupe strasbourgeois, spécialiste de l’étanchéité et de l’isolation, a inauguré une nouvelle usine à Saint-Gilles, près de Nîmes. Un site flambant neuf, construit en deux ans, pour 50 millions d’euros. L’objectif est clair : produire des isolants à haute valeur ajoutée, alléger les chaînes logistiques, et réduire l’empreinte carbone. Une stratégie industrielle assumée, à l’heure où la construction neuve patine et où la rénovation énergétique s’accélère.
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Une nouvelle usine pour se rapprocher des marchés du sud
Cette usine est la douzième du groupe en France. Elle doit désengorger le site historique de l’Yonne, proche de la saturation. Et elle permet de se rapprocher des marchés du sud de la France, de l’Espagne et de l’Italie, où les distances logistiques pèsent lourd sur les coûts – et sur le bilan carbone.
L’ensemble s’étend sur 26 000 m², le long de l’autoroute A54. Le bâtiment principal, signé Ateliers A+, se veut aussi une vitrine architecturale. Un long ruban de plus de 250 mètres mêle transparence, métal et volumes sobres. Derrière l’esthétique, un dispositif industriel très structuré : trois halles de stockage, une halle de production, un pavillon administratif, un laboratoire, des locaux sociaux. L’agencement vise l’efficacité, avec des flux internes optimisés.
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Un site industriel à la pointe de la technologie et de l’écoconception
Le cœur du site, c’est la ligne de production de mousse de polyuréthane, un isolant léger et performant, prisé dans le bâtiment. Une seule ligne pour l’instant, mais 26 millions d’euros investis dans des machines dernier cri. La qualité est scrutée en temps réel, avec des contrôles sur la performance thermique, la résistance mécanique et la stabilité à long terme. De quoi séduire des clients exigeants, face à la concurrence des laines minérales ou des isolants biosourcés.
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Une production décarbonée pour des isolants plus durables
Mais ce qui distingue vraiment le site de Saint-Gilles, c’est son autonomie énergétique. Pas de gaz, pas de fioul. Le four est 100 % électrique. L’énergie provient d’une toiture solaire de 1 600 kWc, couplée à un système de récupération de chaleur. C’est la première usine entièrement décarbonée du groupe. Et un jalon important dans sa stratégie environnementale, baptisée « Building for Life ».
Cette stratégie repose aussi sur la diversification des matériaux. Le groupe travaille déjà sur des isolants à base de fibres de bois, de PVC ou de ouate de cellulose. La nouvelle usine est conçue pour accueillir à terme une deuxième ligne de production. Et Soprema projette, sur un terrain voisin, un second bâtiment dédié aux isolants naturels. Un signal fort, à l’heure où la filière cherche à réduire sa dépendance aux ressources fossiles.
Une stratégie d’expansion
L’usine est entrée en phase opérationnelle début 2025. Elle emploie pour l’instant 25 personnes, mais le groupe vise un effectif de 80 salariés d’ici 2026, une fois la montée en cadence achevée.
L’effort industriel ne se limite pas à Saint-Gilles. Soprema investit aussi 30 millions d’euros dans une autre usine à Beaune, en Côte-d’Or. Ce site, attendu pour fin 2025, produira de la ouate de cellulose à partir de glassine, un papier siliconé difficile à recycler. Objectif : valoriser 80 000 tonnes de déchets par an avec un procédé breveté.
Ces projets arrivent dans un contexte tendu pour le secteur. Le logement neuf est en chute libre, mais la rénovation énergétique tient bon. Soprema ajuste son outil industriel pour suivre cette bascule. Et poursuit une croissance qui reste solide : 5,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, dont plus de 40 % réalisés en France. Le groupe compte aujourd’hui 12 300 salariés dans le monde, dont près de la moitié sur le territoire national.
