Résumé Résumé
- Des revenus réguliers issus de la télévision, de la radio et de l’édition
- Deux sociétés de production au cœur de son modèle économique
- L’achat d’un monument historique, point de bascule financier
- La vente de son patrimoine personnel pour maintenir l’équilibre
- Une diversification économique contrainte par la dette
- Une mission publique bénévole, sans retour financier
Animateur vedette, auteur à succès, figure incontournable du patrimoine français, Stéphane Bern cumule les casquettes. À première vue, son exposition médiatique constante et la diversité de ses activités laissent penser à une situation financière solide. Pourtant, derrière cette image de réussite, se cache une réalité économique bien plus fragile…
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Des revenus réguliers issus de la télévision, de la radio et de l’édition
Stéphane Bern bénéficie de revenus diversifiés et réguliers issus de ses activités audiovisuelles et éditoriales. Sur France Télévisions, il est le principal visage du patrimoine. Son émission phare Secrets d’Histoire, diffusée depuis 2007, reste le socle de son activité télévisuelle. Chaque épisode mobilise un budget de 400 000 euros, mais l’animateur y perçoit un cachet compris entre 800 et 1 000 euros par émission, bien en-deçà des rumeurs évoquant 11 000 euros par prime time.
Selon les saisons, avec entre six et treize numéros par an, ces cachets représentent entre 4 800 et 13 000 euros annuels. D’autres programmes comme Le Monument préféré des Français, Le Village préféré des Français ou Laissez-vous guider viennent compléter ses revenus, avec des cachets pouvant descendre à 2 000 euros. Bern assume ce choix : il privilégie la liberté de création que lui offre le service public, quitte à renoncer à des rémunérations plus élevées.
Côté radio, il a animé À la bonne heure sur RTL jusqu’en 2020, pour un cachet de 1 500 euros par émission. Il a ensuite rejoint Europe 1 avec Historiquement Vôtre, émission quotidienne qu’il quitte à l’été 2025, invoquant l’épuisement dû au rythme de production. Depuis août 2025, il intervient sur le réseau ICI (ex-France Bleu) avec Voyage dans le temps, une chronique courte diffusée chaque matin à 7h55 sur 44 antennes locales. Si les montants perçus ne sont pas connus, ils sont jugés plus modestes qu’auparavant.
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Son activité d’auteur, en revanche, reste très rentable. Il a publié plus de 40 ouvrages, dont des biographies royales, des chroniques historiques et des adaptations éditoriales de ses émissions. Ses ventes cumulées dépassent plusieurs millions d’exemplaires, dont près d’un million pour la seule déclinaison de Secrets d’Histoire. Certaines estimations évoquent un revenu d’un million d’euros par an en droits d’auteur, un chiffre plausible compte tenu de son exposition et de sa productivité.
Deux sociétés de production au cœur de son modèle économique
La stabilité financière de Stéphane Bern repose en grande partie sur deux sociétés de production, toutes deux cogérées avec son associé Gaël Richard. La première, Gotha Conseil, fondée en 1996, génère depuis 2017 des bénéfices constants d’environ 200 000 euros par an. Bien que Bern n’en détienne plus que 49 %, la société lui a versé 730 000 euros de dividendes depuis 2019.
La seconde, Kisayang, créée en 2016, connaît une croissance rapide. En 2022, elle enregistre un bénéfice de 230 000 euros et verse 250 000 euros de dividendes. Ces chiffres témoignent de la rentabilité du duo Bern-Richard dans la production de contenus audiovisuels et patrimoniaux.
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L’achat d’un monument historique, point de bascule financier
En 2013, Stéphane Bern acquiert pour 300 000 euros le Collège Royal et Militaire de Thiron-Gardais, un édifice du XVIIe siècle situé en Eure-et-Loir. Ce projet, qui devait être un chantier de restauration raisonnable, devient rapidement un gouffre financier. Les travaux, initialement estimés à 150 000 euros, explosent après la découverte de mérule, un champignon destructeur. Le coût final atteint 4 millions d’euros.
Pour financer ces travaux, Bern contracte un emprunt bancaire sur 25 ans, qu’il remboursera jusqu’à ses 86 ans. Il refuse toute aide publique, affirmant financer seul l’intégralité du chantier : « Tout mon argent y passe, mes droits d’auteur, l’argent des émissions », explique-t-il.
La vente de son patrimoine personnel pour maintenir l’équilibre
Pour faire face à cette dette, Stéphane Bern liquide progressivement son patrimoine personnel. Il vend sa maison sur l’île de Paros, en Grèce, puis son appartement parisien. En janvier 2022, il organise une vente aux enchères chez Drouot, où l’ensemble de son mobilier est adjugé pour plus de 300 000 euros. Plusieurs pièces sont vendues bien au-delà de leurs estimations initiales.
Ces ventes ne traduisent pas un enrichissement, mais une stratégie de survie. Elles visent à alléger une dette colossale tout en assurant l’entretien du monument. Stéphane Bern s’est séparé de ses biens personnels pour préserver un bien commun.
Une diversification économique contrainte par la dette
Depuis 2024, Stéphane Bern cherche à diversifier ses revenus. Avec son compagnon Yori Bailleres, il fonde Paris Le Perche, une marque textile inspirée du patrimoine. Ce projet s’inscrit dans l’écosystème du Collège Royal, via une boutique sur place et une gamme de produits dérivés destinés aux visiteurs.
Pour encadrer ces nouvelles activités, il crée deux structures : la Société d’Exploitation du Patrimoine Percheron (SEPP) et Collège Royal, entité commerciale chargée de la vente d’objets. L’ouverture au public, notamment pendant les Journées du Patrimoine, a attiré environ 3 000 visiteurs. Ces initiatives génèrent des revenus ponctuels, mais encore insuffisants pour couvrir les charges structurelles du site.
Une mission publique bénévole, sans retour financier
Depuis 2017, Stéphane Bern est chargé par le président Emmanuel Macron d’une mission de sauvegarde du patrimoine en péril. Ce rôle, qu’il assume bénévolement, aboutit à la création du Loto du Patrimoine, qui a permis de collecter plus de 272 millions d’euros et de soutenir près de 950 sites.
S’il ne lui rapporte aucun revenu personnel, cet engagement renforce sa légitimité et son influence dans le champ patrimonial, aussi bien auprès des institutions que du grand public.