Afficher le résumé Masquer le résumé
- Jeremstar : jusqu’à 1,7 million d’euros par an au sommet de sa carrière
- Snapchat, Uber, YouTube : la mécanique des revenus numériques
- Chute brutale des revenus : YouTube s’effondre de 99,7 %
- Immobilier, scène, livres : la stratégie de diversification
- Enseignement supérieur : une nouvelle légitimité professionnelle
- Procédures judiciaires
De 1,7 million d’euros annuels à moins de 5000 euros sur YouTube en 2025, la trajectoire économique de Jeremstar illustre les transformations radicales de l’économie de l’influence en France. Ancien roi des “interviews baignoire”, Jérémy Gisclon a vu son modèle économique s’effondrer, avant d’engager une diversification à grande échelle : immobilier locatif, spectacle vivant, enseignement, édition. Une étude de cas sur la volatilité des revenus numériques et la résilience entrepreneuriale.
A LIRE AUSSI
Combien gagne Michou ?
Jeremstar : jusqu’à 1,7 million d’euros par an au sommet de sa carrière
Entre 2016 et 2018, la société JEREMSTAR atteint des niveaux de chiffre d’affaires rarement égalés dans le secteur de l’influence en France. En 2016, l’entreprise déclare 900 000 euros de revenus. L’année suivante, le chiffre grimpe à 1,2 million d’euros. Certaines estimations évoquent même jusqu’à 1,7 million d’euros, confirmant la position de Jérémy Gisclon parmi les figures économiques les plus en vue de l’écosystème numérique.
Derrière ces résultats se cache une structure entrepreneuriale solide. En 2017, l’équipe de Jeremstar comprend six collaborateurs : un employé en CDI et cinq auto-entrepreneurs, tous spécialisés. Clarisse Mérigeot, ancienne journaliste devenue directrice de communication, supervise notamment le développement stratégique et le media coaching. L’équipe technique inclut cadreur, assistant réalisateur, rédacteur en chef et webmaster.
Le poids fiscal est à la hauteur des revenus : environ 200 000 euros d’impôts par an, soit environ 15 % du chiffre d’affaires, un niveau cohérent pour ce type d’activité.
A LIRE AUSSI
Combien gagne Squeezie ?
Snapchat, Uber, YouTube : la mécanique des revenus numériques
À l’apogée de sa carrière, la majorité des revenus de Jeremstar provient des plateformes sociales, avec Snapchat en première ligne. Ses placements de produits sont facturés 10 000 euros par jour pour une simple publication, et peuvent atteindre entre 30 000 et 80 000 euros pour des campagnes personnalisées. Son audience, principalement composée de jeunes de 13 à 17 ans, lui assure une visibilité exceptionnelle, avec 800 000 spectateurs quotidiens sur ses stories.
Le partenariat avec Uber constitue un autre pilier stratégique. Grâce à un code promotionnel relayé dans ses contenus, Jeremstar apporte jusqu’à 8 500 nouveaux clients par mois à la plateforme. Ce contrat représente à lui seul 50 % de ses revenus à l’époque, soutenu par une stratégie de narration autour de “Pupute”, son chauffeur Uber récurrent.
YouTube, quant à lui, fournit entre 5 000 et 15 000 euros mensuels selon les périodes. Le modèle repose sur une rémunération d’environ 1 500 euros par million de vues, alimentée par ses fameuses interviews dans la baignoire. Bien que décontracté en apparence, le format s’appuie sur une production professionnelle, avec un haut niveau de technicité.
A LIRE AUSSI
Combien gagne Matthieu Delormeau ?
En complément, ses deux sites – Jeremstar.fr et Gossip.fr – représentent environ 20 % de ses revenus, générés par la publicité et l’affiliation. Enfin, sa participation à l’émission Les Terriens du Dimanche lui rapporte 1 800 euros bruts par passage.
Chute brutale des revenus : YouTube s’effondre de 99,7 %
En 2024-2025, les revenus de Jeremstar issus de YouTube s’effondrent. En six mois, il ne perçoit que 2 041 euros contre 11 142 euros pour l’ensemble de l’année précédente. La moyenne mensuelle tombe à 408 euros, avec des creux extrêmes comme 129 euros en novembre 2024. Rapporté à ses revenus des années fastes, la baisse atteint 99,7 %.
Ce recul s’explique par une combinaison de facteurs : évolution des algorithmes, désintérêt croissant de son audience pour les contenus liés à la téléréalité, mais aussi une décision personnelle de ralentir ses activités. “J’ai tellement ralenti mes projets professionnels”, confie-t-il récemment. Cette phase de retrait volontaire participe à la chute de ses revenus numériques directs.
Immobilier, scène, livres : la stratégie de diversification
Face à l’instabilité croissante du numérique, Jeremstar a lancé une série de reconversions. L’investissement immobilier devient son nouveau pilier stratégique. Il révèle être en cours d’acquisition d’un immeuble locatif d’une dizaine d’appartements. À terme, ce projet pourrait générer entre 3 000 et 8 000 euros nets mensuels, selon les standards du marché. Il évoque cependant les difficultés administratives et sa “phobie” de la bureaucratie.
Autre source de revenus en développement : le spectacle vivant. Son one-man-show Enfin sur scène, joué notamment aux Folies Bergère, affiche des billets entre 35 et 45 euros. La tournée s’étend à la France, la Suisse et la Belgique, avec des recettes potentielles de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Le contenu mêle autobiographie, satire de la téléréalité et anecdotes personnelles.
Côté édition, son premier livre, publié en 2017, s’écoule à 40 000 exemplaires en 24 heures. Son ouvrage plus récent, Survivant des réseaux sociaux, aborde des sujets plus graves comme le cyberharcèlement et traduit une volonté de repositionnement public. Les droits d’auteur apportent une stabilité rare dans son portefeuille d’activités.
Enseignement supérieur : une nouvelle légitimité professionnelle
Depuis juin 2023, Jeremstar enseigne à l’INSEEC MSc Paris. Il y dispense des cours de marketing digital et réseaux sociaux. Cette fonction académique lui assure une source de revenus stable et représente une reconnaissance institutionnelle de son expertise dans le domaine de l’influence. Il intervient également régulièrement en conférences, abordant le marketing numérique et la prévention du cyberharcèlement.
Parallèlement à ces activités rémunératrices, Jeremstar continue à investir massivement dans des événements à forte valeur symbolique. Ses soirées Halloween, organisées chaque année, mobilisent des budgets croissants : 50 000 euros pour l’édition 2024, contre 4 000 à 5 000 euros lors des premières éditions. Ces événements rassemblent jusqu’à 250 invités dans des lieux spectaculaires – anciens monastères, prisons ou hôpitaux psychiatriques.
La préparation dure entre six mois et un an, mobilisant direction artistique, prestataires, logistique. Ces soirées n’ont pas de retour économique direct, mais participent au maintien de son image publique.
Procédures judiciaires
Malgré la baisse des revenus directs, Jeremstar conserve une audience significative : 3 millions d’abonnés sur Instagram, 1,7 million sur Twitter, 1,5 million sur YouTube. Ce capital numérique reste mobilisable pour d’éventuels projets ou campagnes ponctuelles.
Cependant, plusieurs procédures judiciaires ont pesé sur son image, notamment une plainte pour travail dissimulé déposée par un ancien collaborateur. Bien que certaines accusations aient été classées, ces affaires entraînent des frais juridiques importants et fragilisent ses perspectives de développement commercial.
Les montants ci-dessus sont des estimations fondées exclusivement sur des informations publiques (textes officiels, déclarations, documents financiers, communiqués, entretiens, article de presse) et sur des hypothèses explicites (barèmes, charges usuelles, fourchettes de cachets/primes).
Ils sont présentés en fourchettes et ne valent ni audit ni affirmation d’un revenu exact ou exhaustif ; ils peuvent varier selon la période, les contrats et la fiscalité. Le propos est informatif et non diffamatoire et respecte la vie privée (aucune donnée sans lien avec la rémunération). Droit de réponse/correction : redaction@macondomedia.fr.