D’abord, et personne n’en parle, la taxe Zucman renvoie un message délétère vis-à-vis des hauts patrimoines, dont je rappelle ici que beaucoup sont des entrepreneurs partis de zéro. Il y a ainsi 50 % de self-made men parmi les 20 premières grandes fortunes de notre pays. Et personne ne le dit. Quant aux héritiers, heureux hommes, leur patrimoine a déjà été largement fiscalisé. Rappelons que notre pays reste celui où l’héritage est le plus taxé, bien plus que nos voisins allemands, italiens, voire espagnols.
Dernier point, et c’est le plus important : tous les commentateurs et politiques qui se font défenseurs de cette taxe inique et anti-productive ne le font que pour ne pas avoir à réfléchir sur les économies urgentes à réaliser sur le budget de fonctionnement de l’État français. Des réformes indispensables, mais qui nécessitent courage et lucidité !
Allons-nous continuer à répéter indéfiniment les mêmes erreurs économiques après les 35 heures, l’ISF, l’IFI ou les impôts de production ? On voit où cela mène notre tissu économique, qui continue de payer 130 milliards d’euros de plus que la moyenne européenne, même après déduction de toutes les aides ! Nos entrepreneurs doivent s’exprimer en masse avant que le pli soit pris !
« Cette taxe Zucman est une ignominie, qui consiste simplement à taxer l’outil de travail. Pour une ETI patrimoniale, une taxe Zucman reviendrait à multiplier le versement de dividendes par deux ou trois ou quatre pour pouvoir la payer. Ce qui signifie mettre moins d’argent dans l’innovation, les investissements et les possibilités de grandir… »
Pierre Gattaz, président de Radiall
Robert Lafont
Fondateur d’Entreprendre
Président de RLP
