Toulouse : Ze-Watt parie sur une production 100 % locale

Ze-Watt développe en France des bornes de recharge pour entreprises, avec un modèle industriel local et intégré, rare dans le secteur électrique.

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Alors que l’électrification du parc automobile s’accélère sous la pression des réglementations, Ze-Watt trace sa route loin des sentiers battus. Fondée en 2015 à Toulouse, la PME s’est spécialisée dans les bornes de recharge à destination des entreprises, avec une stratégie que peu d’acteurs du secteur osent encore revendiquer : produire localement, contrôler l’ensemble de la chaîne de valeur et éviter toute délocalisation. En un mot, réindustrialiser.

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C’est en Californie, en observant les parkings de Google, qu’Éric Gaigneux comprend que la mobilité électrique ne se jouera pas seulement dans la rue mais aussi dans les parkings d’entreprise. De retour en France, il lance Ze-Watt avec deux associés. L’idée est simple, mais peu exploitée à l’époque : équiper les lieux de travail et les domiciles des salariés, pas la voirie publique. L’approche est radicale, cohérente – et payante.

Contrairement à la majorité des acteurs qui sous-traitent leur production en Asie, Ze-Watt conçoit ses logiciels et cartes électroniques en interne, et fait fabriquer 95 % de ses composants en France. L’assemblage se fait à Toulouse, dans des locaux qui ont changé d’échelle en 2024 : une nouvelle usine de 750 m² a vu le jour, avec une capacité de production portée à 6 000-7 000 bornes par an. L’objectif ? 10 000 d’ici cinq ans.

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Un modèle industriel rare dans les mobilités électriques

Cette stratégie d’intégration verticale – rare dans le secteur – permet une agilité que les industriels dépendants de chaînes logistiques mondiales ne peuvent pas se permettre. Ze-Watt ajuste ses produits aux besoins clients, sans rupture de stock ni dépendance au marché chinois. Résultat : des bornes de 3,7 à 150 kW taillées pour les flottes d’entreprise, un BtoB assumé et maîtrisé.

Mais l’ambition industrielle ne se limite pas à l’atelier. Ze-Watt maille progressivement le territoire avec des agences locales. Toulouse, Lyon, Rennes, Île-de-France, puis Saint-Ouen-l’Aumône en 2025 pour couvrir le nord-ouest. Lille, Strasbourg, Marseille et Bordeaux sont dans les cartons. Ce réseau de proximité garantit un SAV rapide et rassure les grands comptes – dont une quinzaine issus du CAC 40.

Ze-Watt est prête

Le modèle se veut responsable. Circuits courts, réparabilité des bornes, partenaires locaux : la PME coche les cases d’une production sobre, sans greenwashing. Et elle colle aux attentes d’un marché sous pression réglementaire : depuis 2025, les entreprises doivent installer des bornes pour verdir leurs flottes. Ze-Watt est prête.

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Avec 17 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et plus de 15 000 points de charge installés, l’entreprise prouve qu’une industrie électrique française est possible sans passer par la case start-up à croissance artificielle ou filiale d’un mastodonte. Son exemple rappelle une vérité trop souvent oubliée : la réindustrialisation n’est pas un slogan, c’est une méthode. Et parfois, elle commence à Toulouse.



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