Combien gagne un CRS ?

Prime de déplacement, indemnité spéciale, allocation de maîtrise… Voici comment un CRS peut doubler son traitement de base.

Résumé Résumé

Les CRS font partie des unités les plus visibles et sollicitées de la police nationale. Pourtant, leur rémunération reste mal connue. Un CRS gagne entre 2 200 € et 4 500 € nets par mois, selon son ancienneté, ses missions et son grade. Un écart important, qui s’explique par la structure particulière de leur traitement, composée à parts égales de salaire de base et de primes diverses.

A LIRE AUSSI
Combien gagne Jordan Bardella ?

Une rémunération de base fixé par grille

Comme tous les agents du corps d’encadrement et d’application (CEA) de la police nationale, les CRS perçoivent un traitement indiciaire fixé par grille. Cette rémunération de base progresse selon des échelons et des grades clairement définis.

Un gardien de la paix débute à 1 427 € nets au premier échelon. Ce montant peut atteindre 1 945 € au 12e et dernier échelon. Les brigadiers, accessibles après 12 ans de service (ou 30 ans sans concours), perçoivent entre 1 545 € et 1 934 € nets, selon l’échelon atteint. Pour les grades supérieurs, la rémunération indiciaire continue d’évoluer : un brigadier-chef gagne jusqu’à 2 074 € nets, et un major jusqu’à 2 267 € nets au dernier échelon.

A LIRE AUSSI
Combien gagne vraiment un député en 2025 ?

Les primes, facteur déterminant dans le salaire des CRS

C’est au niveau des primes que la rémunération d’un CRS se distingue réellement. Ces compléments peuvent faire grimper le revenu mensuel de plusieurs centaines d’euros.

La prime de sujétions spéciales de police (ISSP), versée à tous les agents en service actif, représente 28,5 % du traitement brut. Elle s’élève à environ 523 € nets pour un gardien débutant, et peut atteindre 835 € pour un major. Contrairement à de nombreuses primes dans la fonction publique, elle est prise en compte dans le calcul de la retraite.

Les CRS perçoivent également une allocation de maîtrise de 320 € bruts par mois, versée à tous les personnels du CEA, à l’exception des élèves gardiens.

A LIRE AUSSI
Combien gagne Marine Le Pen ?

Des indemnités de déplacement pouvant doubler le salaire net

Particularité du métier, les CRS effectuent de nombreuses missions loin de leur base. Cela ouvre droit à l’indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT) : 46,42 € nets par jour en métropole, jusqu’à 71,85 € outre-mer.

Un CRS en déplacement 15 jours par mois peut ainsi percevoir jusqu’à 696 € nets supplémentaires. En moyenne, les agents effectuent entre 10 et 15 jours de déplacement mensuel, ce qui représente 400 à 1 400 € nets par mois selon les situations.

D’autres primes s’ajoutent en fonction des qualifications :

  • Une prime OPJ de 125 € bruts/mois pour les officiers de police judiciaire,
  • Des heures supplémentaires rémunérées 15,21 € bruts/heure, majorées la nuit, les week-ends et jours fériés.

Trois profils types, trois salaires distincts

Pour mieux comprendre les écarts de rémunération, voici trois exemples types :

  • CRS débutant en province : avec un traitement net de 1 427 €, une ISSP de 523 €, l’allocation de maîtrise (320 €) et 10 jours d’IJAT (464 €), il perçoit environ 2 734 € nets.
  • Brigadier en Île-de-France avec 12 jours de déplacement, il atteint 3 500 € nets grâce à un traitement net de 1 840 €, une ISSP de 658 €, la prime OPJ (125 €), l’IJAT (557 €) et les autres primes.
  • Major expérimenté en mission spécialisée, avec un traitement net de 2 400 €, une ISSP de 835 €, 15 jours d’IJAT (696 €) et d’autres primes (200 €), atteint environ 4 451 € nets par mois.

Une rémunération exigeante : formation et conditions d’accès

Le niveau de rémunération s’explique aussi par les exigences physiques et réglementaires du métier. Pour intégrer les CRS, il faut être de nationalité française, âgé de 17 à 35 ans (45 ans avec dérogation), avoir un casier judiciaire vierge, répondre à des critères physiques stricts et réussir des épreuves sportives éliminatoires.

La formation initiale dure 24 mois, incluant 16 mois de terrain. Une spécialisation CRS est obligatoire, avec un stage de 3 semaines dédié au maintien de l’ordre, et 25 jours de formation continue chaque année.

Des perspectives d’évolution qui impactent le salaire

La rémunération progresse tout au long de la carrière. L’accès aux grades supérieurs (brigadier, brigadier-chef, major) se fait par concours ou ancienneté. La mobilité permet aussi des spécialisations (montagne, autoroute, intervention) qui ouvrent droit à des primes spécifiques. Après 4 ans d’ancienneté, un CRS peut passer un concours interne pour accéder au corps des officiers.

Le gouvernement poursuit les efforts de parité salariale avec la gendarmerie, notamment sur les primes et les indemnités. Des revalorisations récentes sont intervenues : hausse de l’IJAT en 2024, doublement de la prime OPJ, augmentation du point d’indice (+1,5 % en juillet 2023).

Des avantages sociaux spécifiques au métier

Les CRS bénéficient d’un régime de retraite spécifique, tenant compte de l’ISSP et permettant un départ anticipé en fonction des services actifs effectués. La couverture santé est adaptée aux risques du métier, avec indemnisation renforcée en cas d’accident de service. Des congés bonifiés sont prévus selon les zones d’affectation.

Le salaire d’un CRS combine donc un traitement indiciaire modeste et des primes conséquentes, qui valorisent la mobilité, l’expérience et les qualifications. Le traitement de base représente souvent moins de 60 % de la rémunération totale. Le reste dépend largement des déplacements, des heures supplémentaires et des spécialisations acquises.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

2 commentaires sur « Combien gagne un CRS ? »

  1. The article clearly outlines the structured salary progression and the significant role of allowances in a CRSs earnings, highlighting the demanding nature of the job and its rewards.

    Répondre
  2. vous oubliez une chose, quelle est la contrepartie des ces primes?
    par exemple 15 jours de déplacement ce sont 15 jours où le CRS est loin de sa famille, ne peut pas gérer, aider son conjoint, voir grandir ses enfants.
    En tant que réserve nationale ils sont rappelable et ne peuvent donc pas prévoir des repas de famille ou autre .
    Accessoirement les heures supplémentaires ne sont pas majorées ni les week-ends, ni les jours fériés, ni la nuit.
    Et il faut préciser que le travail du CRS ce n’est pas assis pépère derrière un bureau, mais qu’il y a un risque physique et meme psychologique selon les interventions et situations.
    Mettez tout ça en parallèle dans l’article aussi

    Répondre

Publiez un commentaire

2 commentaires