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- Les différents corps de la police française
- Gardiens de la paix : première étape de la carrière policière
- Gradés : brigadier, brigadier-chef, major de police
- Officiers de police : responsabilités d’encadrement
- Commissaires : haut encadrement et postes de direction
- Primes et indemnités : un élément central de la rémunération
- Police municipale : un régime plus favorable dans certaines communes
- Carrière et spécialisations : des parcours évolutifs
La rémunération des policiers en France suscite un intérêt croissant, entre transparence attendue et complexité administrative. À travers une analyse détaillée des grilles salariales, des primes et des perspectives d’évolution, cet article fait le point sur les salaires réels des forces de l’ordre, tous statuts confondus.
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Les différents corps de la police française
La police française se compose de plusieurs corps aux statuts distincts. La police nationale regroupe les gardiens de la paix, les gradés, les officiers et les commissaires. La police municipale, elle, dépend des collectivités territoriales et dispose de ses propres grilles et régimes indemnitaires. Enfin, des personnels administratifs et techniques complètent le dispositif, avec des spécificités salariales propres.
Gardiens de la paix : première étape de la carrière policière
Le gardien de la paix est le grade d’entrée dans la police nationale. Recrutés sur concours, les futurs gardiens suivent une formation rémunérée à hauteur de 1 363 € nets par mois, hébergement compris. Une fois titularisés, leur salaire net passe à 1 617 €, hors primes.
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En 2025, la grille indiciaire prévoit une progression de carrière sur douze échelons. En début de carrière, le net mensuel (avec primes) atteint 2 161 € à 2 344 €, selon la localisation. En fin de carrière, ce montant peut s’élever entre 3 704 € et 3 917 € net par mois. Cette progression s’accompagne de possibilités d’avancement vers les grades de brigadier, brigadier-chef ou major.
Gradés : brigadier, brigadier-chef, major de police
Le passage au grade de brigadier s’effectue par ancienneté ou examen professionnel. Le salaire brut débute à 1 998,65 € pour atteindre 2 500,77 €, soit un net mensuel compris entre 2 473 € et 3 075 € selon l’ancienneté et la zone géographique.
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Le brigadier-chef, accessible après cinq ans de services ou par promotion, perçoit entre 2 809 € et 3 238 € net par mois. Le major, grade terminal du corps d’application, est accessible après 17 ans de service, dont quatre au grade de brigadier-chef. Son salaire net varie de 2 991 € à 3 487 € selon l’échelon.
Officiers de police : responsabilités d’encadrement
Les officiers de police, dont les grades vont de lieutenant à commandant, encadrent les unités opérationnelles. En formation, un élève officier perçoit 1 754 € net par mois. En début de carrière, le net mensuel s’élève à 1 800 € à Paris, contre 1 600 € en province.
Le commandant de police gagne entre 2 818 € et 4 886 € net mensuel. Pour les commandants divisionnaires, le salaire atteint de 3 400 € à 3 800 €, selon l’échelon. Ces grades correspondent à des fonctions de direction intermédiaire et de pilotage des services.
Commissaires : haut encadrement et postes de direction
Le parcours de commissaire débute à l’École nationale supérieure de la police (ENSP), avec une rémunération de 1 570 € nets par mois pour les élèves, puis 1 625 € au statut de stagiaire. Une fois titularisé, le salaire atteint 3 224 € à 3 393 € nets par mois.
En fin de carrière, le commissaire peut percevoir jusqu’à 8 340 € net par mois en Île-de-France (8 076 € en province), notamment en échelon spécial. Certains peuvent évoluer vers les fonctions de direction nationale, avec des salaires bruts pouvant dépasser 6 566 € pour un directeur des services actifs.
Primes et indemnités : un élément central de la rémunération
Les primes représentent une part significative du salaire des policiers. La principale est l’Indemnité de Sujétion Spéciale de Police (ISSP), équivalente à 28,5 % du traitement indiciaire, soit entre 380 € et 1 200 € net mensuel selon le grade. Elle sera intégrée au calcul de la retraite dès 2027.
D’autres primes s’ajoutent : majoration pour le travail de nuit (+0,17 €/h), indemnité pour travail le dimanche ou les jours fériés (+1,27 €/h), et indemnité de résidence (de 0 € à 54,05 €/mois selon la zone).
Les officiers de police judiciaire (OPJ) perçoivent une prime spécifique de 125 € par mois. En Île-de-France, une prime de fidélisation peut atteindre 10 000 €, versée sur 10 ans, pour encourager les affectations en zones sensibles.
Police municipale : un régime plus favorable dans certaines communes
En 2025, la police municipale bénéficie d’un nouveau régime indemnitaire. Le salaire brut varie de 1 807 € à 4 066 €, selon le grade. L’Indemnité Spécifique de Fonctions et d’Engagement (ISFE), pouvant atteindre jusqu’à 9 500 € annuels, représente 30 % à 33 % du traitement.
Certaines collectivités appliquent des primes locales qui revalorisent nettement les salaires. En moyenne, un policier municipal gagne 2 648 € nets par mois, contre 2 128 € pour un policier national, soit un écart moyen de 520 € par mois en faveur de la police municipale.
Carrière et spécialisations : des parcours évolutifs
Les perspectives d’évolution sont multiples. Le passage à un grade supérieur peut se faire par promotion interne ou examen professionnel. Après plusieurs années, un gardien de la paix peut devenir brigadier, puis brigadier-chef et major.
Il est également possible d’intégrer les corps d’officiers ou de commissaires par concours interne. Des spécialisations comme officier de police judiciaire, expert technique ou chef de service permettent d’accéder à des primes supplémentaires et à des responsabilités accrues.
Les policiers peuvent bénéficier de logements ministériels, notamment dans les zones tendues ou lors des mutations. Des aides spécifiques, comme les bourses BALAE, sont proposées pour faciliter l’accès au logement. L’action sociale ministérielle prévoit également des soutiens pour la famille, les vacances et la vie quotidienne.