La Banque des Territoires dresse un état des lieux de l’investissement local

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La Banque des Territoires publie ce 17 septembre un nouvel observatoire sur les intentions d’investissement des collectivités locales, qui offre une lecture inédite et prospective des dynamiques d’engagement du bloc communal. À partir d’un panel de 47 communes et intercommunalités, l’analyse fait apparaître une hausse de 6 % des intentions d’investissement pour l’année 2025.

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Un chiffre qui, bien qu’en apparence modeste, traduit une volonté politique marquée de poursuivre la transformation écologique des territoires, malgré des contraintes budgétaires et macroéconomiques toujours présentes.

Une hausse mesurée mais significative

Lancé cette année pour une durée de cinq ans, l’observatoire se distingue par sa méthodologie : il s’appuie sur les budgets primitifs 2025 et couvre environ 5 500 projets pour un montant total de 3,8 milliards d’euros. L’échantillon, sans être statistiquement représentatif de l’ensemble du territoire, se veut néanmoins diversifié et offre une photographie relativement fidèle des dynamiques locales.

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Des projets majoritairement tournés vers la transition écologique

Les chiffres confirment une inflexion significative vers les investissements environnementaux. La progression de 40 % des projets dans les mobilités douces, de 17 % pour ceux liés à la gestion de l’eau, ainsi qu’une part croissante de projets qualifiés de « favorables » à l’atténuation du changement climatique, dessinent une trajectoire d’investissement de plus en plus orientée vers les enjeux de transition. Plus d’un tiers des montants analysés relèveraient de cette catégorie.

Mais ces intentions vertueuses s’accompagnent aussi d’une réalité budgétaire plus rugueuse. Le recours à l’endettement est en hausse, signe que les marges de manœuvre restent limitées. Ce constat interroge sur la soutenabilité à moyen terme de ces engagements, surtout dans un contexte de remontée des taux et de pressions financières multiples sur les finances locales. La réorientation des subventions vers les projets dits « vertueux » apparaît ainsi comme un levier d’incitation autant que comme une contrainte stratégique.

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Transformation écologique et fragilité financière chronique

L’initiative de la Banque des Territoires – entité du groupe Caisse des Dépôts – s’inscrit dans une stratégie plus large de pilotage des investissements publics locaux. Elle entend ainsi documenter la réalité des projets, leurs trajectoires et leurs modes de financement, tout en affirmant sa capacité à intervenir comme partenaire structurant des collectivités. À travers cet observatoire, elle se positionne aussi comme acteur de référence dans le suivi des politiques territoriales, avec une double ambition : écologique et sociale.

En filigrane, ce premier exercice révèle les tensions qui structurent aujourd’hui l’action publique locale : entre impératif de transformation écologique et fragilité financière chronique ; entre volontarisme politique et dépendance accrue aux financements extérieurs. Si les collectivités locales veulent incarner la transition sur le terrain, encore faut-il que les moyens suivent, et que les outils d’analyse ne masquent pas les arbitrages douloureux qu’impose la réalité des comptes publics.



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