Résumé Résumé
Le SCO d’Angers a bien reçu une offre de rachat. Selon les informations du média sportif 100% Sport, une proposition de 30 millions d’euros a été formulée ces derniers mois. Elle a été rejetée par Saïd Chabane, président du club depuis 2011. « À 50 millions, il vend », nous confie une source proche du dossier. Le prix réclamé par le dirigeant s’appuie sur la valorisation comptable du club, évaluée à plus de 67 millions d’euros hors actifs sportifs.
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Ce refus intervient alors que le marché des clubs français reste tendu. Le rachat de l’AS Saint-Étienne en mai dernier, pour un montant compris entre 20 et 30 millions d’euros, illustre la décote actuelle. Pour Chabane, les offres reçues ne tiennent pas compte des infrastructures du SCO ni de sa situation financière saine.
Saïd Chabane fragilisé par des affaires judiciaires
La posture du président angevin est d’autant plus scrutée que sa situation judiciaire s’est considérablement alourdie en 2025. Condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour agressions sexuelles, il a renoncé à faire appel en février, rendant la peine définitive. En juin, il a été placé en garde à vue dans une nouvelle enquête pour diffusion de faux témoignage lors de son premier procès.
Ces développements, bien qu’indépendants du fonctionnement du club, pèsent sur sa crédibilité dans les discussions avec d’éventuels acquéreurs. Le climat de défiance autour de sa personne complique les négociations.
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Une situation financière sous haute surveillance
La situation économique du SCO a connu une dégradation brutale. En un an, le budget est passé de 37 à 22-25 millions d’euros, en raison notamment de l’effondrement des droits TV. Le club n’a perçu que 7 millions d’euros la saison dernière, contre 19 millions espérés, et ne devrait toucher que 3 millions cette année.
La DNCG a validé l’engagement du SCO en Ligue 1 pour la saison 2025-2026, mais sous conditions strictes : interdiction de recruter contre indemnité de transfert, effectif encadré, et contrôle de la masse salariale. La direction a sobrement indiqué que cette décision ne modifiait pas sa stratégie.
Dans ce contexte, la vente d’Esteban Lepaul à Rennes pour 13,5 millions d’euros en août est apparue comme un mouvement destiné à rééquilibrer les comptes. Le club évoque un manque à gagner de près de 30 millions d’euros sur deux saisons lié à la chute des droits télévisés.
Des performances sportives toujours solides
Malgré ces restrictions, le SCO affiche une certaine stabilité sur le terrain. Alexandre Dujeux, entraîneur principal, a prolongé son contrat jusqu’en 2027. L’équipe, avec le plus petit budget de Ligue 1, occupe la 12e place après quatre journées, avec trois points au compteur.
La dynamique sportive repose sur une gestion ciblée des confrontations directes, stratégie qui avait permis au club de se maintenir la saison précédente. En parallèle, l’affluence au stade Raymond-Kopa est en nette hausse : 13 822 spectateurs en moyenne, contre 9 727 un an plus tôt, soit +42 %. Un signal positif pour d’éventuels investisseurs.
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Un marché des clubs plombé par la crise des droits TV
La lenteur du processus de vente ne tient pas seulement aux exigences de Chabane. Elle s’inscrit dans une crise plus large qui touche l’ensemble du football français. Le conflit entre DAZN et la Ligue de Football Professionnel, en septembre 2025, cristallise les incertitudes autour du modèle économique du championnat.
Dans ce contexte, la stratégie du président angevin reste lisible : préserver la valorisation du club en attendant un environnement plus favorable. Le SCO affiche encore des résultats nets positifs : 11,8 millions d’euros en 2023-2024, après 8,7 millions en 2022 et 19,6 millions en 2021. Un signal de résilience financière qui soutient ses prétentions sur le prix de vente.