Projet de dirigeable à Bordeaux : 300 M€ de subventions qui posent question

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En France, il est des projets qui flottent entre utopie technologique et pragmatisme industriel. Celui de Flying Whales en fait partie. Cette start-up franco-canadienne, qui entend ressusciter le dirigeable pour transporter du fret lourd dans des zones isolées, vient de recevoir un avis favorable de la commission d’enquête publique pour implanter une usine d’assemblage à Laruscade, en Gironde. Une bonne nouvelle pour les promoteurs d’un transport décarboné.

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Un site industriel près de Bordeaux

Le site, prévu sur 75 hectares de zones naturelles, doit accueillir d’ici 2026 une usine capable de produire des dirigeables longs de 200 mètres, conçus pour transporter jusqu’à 60 tonnes de marchandises. On se croirait revenu un siècle en arrière, quand Zeppelin rêvait d’un avenir aérien sans pistes d’atterrissage. Sauf qu’ici, l’hydrogène a cédé sa place à l’hélium, et les ambitions sont désormais vertes. Le rapport de la commission publique est limpide : les bénéfices environnementaux à long terme compenseront l’empreinte écologique initiale.

Un dirigeable géant pour un transport de fret écologique

Mais le raisonnement, lui, est bien plus flou. Car il s’agit de croire qu’un appareil aussi imposant, aussi rare, puisse devenir un outil logistique compétitif, alors même que les géants du fret aérien et maritime n’ont pas dit leur dernier mot.

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Sur le papier, tout semble aligné : emploi local (300 postes directs), innovation industrielle, coopération transatlantique. Dans les discours, l’enthousiasme est palpable : l’État, la région Nouvelle-Aquitaine, le Québec, tous mettent la main à la poche. 300 millions d’euros déjà sécurisés sur un budget de 450. Un partenariat public-privé à la française, avec ses risques habituels : opacité sur les retombées, flou sur les perspectives commerciales.

Des financements publics massifs

Mais dans le ciel limpide de l’innovation verte, quelques nuages persistent. Deux avis défavorables de l’Autorité environnementale, en 2023 et 2024, rappellent que l’artificialisation des sols n’a pas disparu avec les discours climatiques. Les élus écologistes locaux continuent de dénoncer un projet à double discours : écologique dans sa finalité, destructeur dans sa mise en œuvre.

Flying Whales prévoit un premier vol d’essai en 2027, une commercialisation en 2029. En attendant, le chantier girondin doit débuter en 2026… si le permis de construire est bien délivré cet automne. Le calendrier est serré, les enjeux industriels lourds.



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1 commentaires sur « Projet de dirigeable à Bordeaux : 300 M€ de subventions qui posent question »

  1. The article presents a fascinating yet risky vision for eco-friendly transport. Its inspiring to see innovation tackling climate concerns, but the environmental and economic doubts raise valid concerns about its true sustainability.

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