L’Oréal étudie une entrée au capital de Giorgio Armani

La mort de Giorgio Armani ouvre une nouvelle ère : sa fondation doit céder 15 % du capital. L’Oréal et LVMH sont déjà sur les rangs.

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Giorgio Armani est mort le 4 septembre, à 91 ans. Mais l’homme qui a bâti l’un des derniers empires familiaux du luxe avait soigneusement préparé l’après. Son testament, ouvert jeudi, fixe une feuille de route précise : la fondation héritière devra céder 15 % du capital à un grand acteur du secteur, dans un délai de 12 à 18 mois. Trois noms circulent déjà : LVMH, EssilorLuxottica et L’Oréal.

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L’Oréal, partenaire historique de Giorgio Armani

Le numéro un mondial des cosmétiques n’a pas tardé à réagir. Ce vendredi, L’Oréal a annoncé qu’il allait « examiner sérieusement » la possibilité de prendre une participation. Il faut dire que le groupe français connaît bien la maison italienne : il exploite la licence parfums et cosmétiques Armani depuis 1988. Une relation ancienne, et fructueuse. La gamme Armani trône en bonne place dans la division luxe de L’Oréal, aux côtés de Valentino, Prada, Yves Saint Laurent ou Lancôme.

Cette division luxe a rapporté 7,65 milliards d’euros au premier semestre 2025, en hausse de 1 % sur un an. Les parfums et cosmétiques Armani en constituent l’un des piliers. Pour L’Oréal, entrer au capital du groupe milanais ne serait pas qu’un investissement : ce serait sécuriser une marque-clé de son portefeuille et verrouiller un partenariat stratégique.

L’un des derniers grands groupes familiaux de la mode

Certes, L’Oréal reste concentré sur la beauté. Mais il ne rechigne pas à des incursions dans la mode. En février dernier, il a pris 10 % de Jacquemus, avec un partenariat exclusif dans le parfum. Le groupe possède aussi Mugler, qui mélange prêt-à-porter et fragrances. Preuve que l’ADN beauté n’interdit pas quelques pas sur les podiums.

Le document d’Armani ne s’arrête pas aux 15 % initiaux. L’actionnaire choisi pourra ensuite acquérir entre 30 % et 54,9 % supplémentaires. Autrement dit, la porte est entrouverte pour un véritable basculement du contrôle. Le groupe Armani, qui va de la haute couture aux hôtels, pèse plusieurs milliards d’euros.

Tout au long de sa carrière, Giorgio Armani avait revendiqué l’indépendance, loin des géants du secteur. Mais son dernier geste dit l’inverse : confier à sa fondation le soin de conclure un pacte avec un mastodonte du luxe. Désormais, LVMH, EssilorLuxottica et L’Oréal sont en lice. Et c’est l’avenir d’un des derniers grands groupes familiaux de la mode qui se joue.



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