Résumé Résumé
Face à l’accélération de l’adoption de l’IA dans les entreprises, une start-up lilloise se distingue par une approche ciblée sur un besoin souvent négligé : le management de proximité. Rewayz propose une solution logicielle fondée sur l’intelligence artificielle, conçue pour aider les managers à mieux comprendre et accompagner leurs collaborateurs. Fondée en 2022 par Yassin Korchi, Claire Godelle et Kamal Ait Ichou, l’entreprise s’impose progressivement comme un acteur émergent de l’IA managériale.
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Adoptée par une trentaine de clients, dont Burger King, TotalEnergies, Leroy Merlin et Saint-Maclou, la solution revendique des résultats probants. Après quatre mois d’utilisation, les entreprises clientes ont observé une hausse moyenne de 68 % de l’engagement des collaborateurs, une baisse de 20 % du turnover, et un gain de cinq heures par semaine pour chaque manager.
La solution développée par Rewayz repose sur un principe simple : un questionnaire en ligne, proposé tous les trois mois aux salariés, destiné à capter leur ressenti et leurs attentes. En moins de dix minutes, chacun peut s’exprimer sur sa perception du travail, son engagement ou son équilibre vie pro/perso. L’IA analyse ensuite ces données et formule un plan d’action pour les managers.
Ces résultats se rapprochent des standards observés pour d’autres outils d’IA professionnelle, comme Microsoft Copilot, qui affiche un retour sur investissement de 180 % et un gain de 2,5 heures par mois. Dans le cas de Rewayz, le gain de temps se combine à une amélioration de la qualité managériale, dans un contexte où les dirigeants reconnaissent manquer de temps pour encadrer leurs équipes. Selon les prévisions 2025, 67 % d’entre eux envisagent de recourir à des agents IA pour améliorer l’efficacité managériale.
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Une levée de fonds et des investisseurs de référence
Après une première levée d’un million d’euros en 2023, Rewayz a bouclé en août 2025 un nouveau tour de table de 1,3 million d’euros, dont un million en capital. Cette opération intervient dans un contexte porteur : le secteur de l’IA française a levé 116,3 millions d’euros pendant l’été 2025, à travers 41 levées recensées.
Parmi les investisseurs figurent plusieurs figures de l’écosystème entrepreneurial et industriel français. Damien Deleplanque, ancien directeur général du groupe Adeo, avait déjà soutenu la start-up lors du premier tour. Il est rejoint par Thierry Mulliez, ex-président de l’Association familiale Mulliez, et Jean-Michel Aulas, fondateur de Cegid, aujourd’hui à la tête du family office Holnest, qui investit dans des entreprises technologiques. Bpifrance participe également à l’opération via un prêt de 300 000 euros.
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Une stratégie d’expansion européenne
Rewayz prévoit d’utiliser ces fonds pour s’étendre à l’international, avec des premières implantations prévues au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne. La stratégie repose sur une logique de traction : suivre les filiales de ses clients français dans leur développement européen, plutôt que chercher à s’imposer ex nihilo sur de nouveaux marchés.
Le contexte est favorable : le marché français des logiciels RH, estimé à 3,4 milliards d’euros en 2021, croît de près de 6 % par an. La France est aujourd’hui le deuxième marché européen en matière d’investissements RH-tech, avec une croissance de +109 % sur les deux dernières années.
Un positionnement différenciant sur le marché de l’IA managériale
L’un des atouts de Rewayz réside dans son positionnement spécialisé. Là où nombre de solutions RH automatisent les processus administratifs ou les tâches de recrutement, Rewayz s’adresse spécifiquement aux managers, en les outillant pour comprendre, écouter et motiver leurs équipes.
Alors que 40 % des entreprises se déclarent prêtes à intégrer l’IA, cette approche ciblée constitue un avantage compétitif. Rewayz ne se contente pas d’automatiser des tâches : elle cherche à renforcer une fonction stratégique souvent fragilisée par la charge opérationnelle.
Des objectifs ambitieux pour 2026 et au-delà
Si la start-up ne communique pas encore sur son chiffre d’affaires actuel, elle vise la rentabilité dès 2026 et prévoit de générer 25 millions d’euros de revenus d’ici 2029. Elle prévoit également de passer de 10 à 50 collaborateurs dans les trois prochaines années, tout en restant ancrée dans l’écosystème lillois d’EuraTechnologies.