L’artisanat recrute massivement… mais manque de candidats

En 2025, les métiers artisanaux peinent à recruter malgré une forte demande. L’Institut Supérieur des Métiers alerte sur une crise d’attractivité qui touche des secteurs pourtant essentiels.

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Le baromètre 2025 publié par l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) et la MAAF dresse un constat clair : si l’emploi artisanal reste élevé en France, les entreprises peinent de plus en plus à recruter. Un paradoxe qui révèle une crise d’attractivité dans des métiers pourtant essentiels.

Une croissance globale ralentie

En 2024, 1,86 million de salariés travaillaient dans l’artisanat, un chiffre en hausse de 4,5 % depuis 2019. Après un rebond marqué entre 2019 et 2022 (+8 %), la dynamique s’essouffle. Le secteur a enregistré une baisse de 3 % entre 2022 et 2024, notamment dans le BTP (-5 %) et la fabrication artisanale (-4 %). Les services et l’alimentation, eux, restent stables.

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Des besoins en forte hausse

Mais les besoins, eux, ne faiblissent pas. L’an dernier, près de 490 000 offres d’emploi ont été publiées dans les métiers artisanaux, soit une hausse de 46 % depuis 2019. En parallèle, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 12 % dans le secteur. Résultat : les tensions sur les recrutements atteignent un niveau inédit.

Aujourd’hui, plus de la moitié des recrutements dans l’artisanat sont jugés difficiles. Le taux dépasse même les 80 % dans certains métiers, comme les couvreurs, chaudronniers ou carrossiers. Le problème n’est pas tant le manque de postes que l’absence de candidats qualifiés.

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Métiers porteurs : des opportunités peu saisies

Le baromètre identifie les métiers les plus porteurs pour celles et ceux qui souhaitent se former ou se reconvertir. En tête : les charcutiers-traiteurs, plâtriers, soudeurs ou retoucheurs en habillement. Des professions en forte tension, qui peinent à attirer, malgré des débouchés assurés.

À l’inverse, certains métiers en vogue post-Covid voient leur attractivité grimper, sans que le marché suive. Brasseurs, fromagers, pâtissiers ou chauffeurs VTC : dans ces filières, le nombre de demandeurs d’emploi augmente nettement. Des parcours de reconversion parfois guidés davantage par l’image que par les réalités économiques.

Pour l’ISM, il est urgent de mieux orienter les candidats vers les métiers réellement en demande. Sans cela, les déséquilibres risquent de se creuser. Le marché de l’artisanat ne manque pas de travail, mais de bras.



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