Résumé Résumé
Après dix ans à désinfecter l’eau des élevages, Olimpe Technology, une PME rochelaise, s’attaque à un défi autrement plus vaste : transformer l’eau du robinet en désinfectant. Sans chimie, sans logistique, et avec un minimum d’énergie. Une innovation écologique qui amorce aujourd’hui son passage à l’échelle industrielle.
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L’histoire commence en 2015. À ses débuts, Olimpe cible un besoin très spécifique : rendre potable l’eau utilisée dans les élevages, souvent issue de sources peu fiables. La solution développée repose sur un procédé d’électrolyse en ligne, capable d’éliminer les pathogènes sans ajout de produits chimiques. L’eau est ainsi traitée directement à la sortie du forage.
Innovation écologique
Dix ans plus tard, la technologie reste la même, mais l’ambition s’élargit. Olimpe vient de lever un million d’euros auprès des fonds Impactivist et Newfund. Cette levée de fonds doit permettre à l’entreprise de franchir un cap industriel et d’adresser de nouveaux marchés : désinfection de surfaces, d’eau, des mains – en somme, une solution d’hygiène généralisée, sans flacon plastique.
Le fonctionnement reste identique : l’électrolyse génère de l’acide hypochloreux, un puissant désinfectant, à partir de l’eau courante et de ses sels minéraux naturellement présents. Aucun additif, aucun stockage, aucun rejet. Le tout se produit en flux continu, à la demande. Cette eau désinfectante redevient neutre en une vingtaine de minutes, une fois exposée à la lumière.
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Des applications concrètes dans les lieux publics
Initialement conçue pour les abreuvoirs agricoles, la technologie séduit désormais hôpitaux, cantines, grandes surfaces. À Niort, un hôpital l’utilise aussi bien pour la toilette des patients que pour le nettoyage des sols. Dans les supermarchés, elle divise par deux le temps de ménage, en supprimant l’étape de rinçage. Certaines collectivités l’ont déjà adoptée comme alternative aux détergents traditionnels.
Côté clients, la PME rochelaise aligne un portefeuille varié : du groupe bio Léa Nature aux lycées publics, en passant par les enseignes de grande distribution Intermarché, Super U ou Leclerc. Le déploiement se veut pragmatique : aucun chantier lourd n’est nécessaire. L’appareil peut être installé en format mural ou en caisson d’un mètre cube. Côté tarif, il faut compter entre 8.000 et 20.000 euros, pour un retour sur investissement estimé entre un et trois ans, selon les secteurs.
Une solution made in France au déploiement rapide
Entièrement fabriqué en France, y compris sa carte électronique produite en Vendée, le dispositif repose sur une promesse forte : améliorer l’hygiène sans complexifier l’usage, ni nuire à l’environnement. Le chiffre d’affaires d’Olimpe plafonne encore à 300.000 euros, mais les ambitions sont nettes : atteindre 6 millions d’euros d’ici 2028.
Pour y parvenir, l’entreprise prévoit de tripler ses effectifs dès cette année, de constituer une équipe commerciale et d’envisager une première ouverture à l’international en 2026. Un virage stratégique pour une technologie de rupture, sobre, mais aux applications multiples – et peut-être à l’avenir plus universel qu’il n’y paraît.