L’Europe à vingt-sept est-elle un simulacre ?

Institutions faibles, défense absente, lobbys omniprésents… L’Europe à vingt-sept est-elle capable d’incarner une puissance stratégique autonome ?

Tout se passe comme si cette UE avait tout de l’apparence de la puissance sans en avoir ni les outils ni les institutions. Impuissance, poids de la technostructure, absence de stratégie, pression des lobbys… La présence à Washington, lors de la réunion avec Donald Trump, de Madame von der Leyen, présidente de la Commission européenne, aux côtés de chefs d’État, en est une parfaite illustration. Que faisait-elle aux côtés des Macron, Merz, Starmer ou Meloni, puisque la Commission n’a pas de vraies prérogatives en matière de politique étrangère ?

Sur le sujet comme sur bien d’autres (droit de la concurrence, normes, négociations commerciales, souverainisme industriel, immigration, transition climatique, agriculture…), on continue d’avancer dans des directions contradictoires ou inopérantes, et souvent contraires aux intérêts de nos pays.

Et ne parlons pas de la stratégie de défense, devenue si cruciale par les temps qui courent, où l’on voit toutes les chancelleries européennes continuer de se croire encore obligées de financer une organisation de défense, l’OTAN, dont elles n’auront jamais le commandement !

Ce n’est pas moi qui le dis, mais l’excellent Jean-François Colosimo, qui au passage démonte (dans Le Figaro, 20/8/2025) l’évolution d’une politique de défense européenne, qui, selon lui, va complètement dans le mur : « L’Europe à 27 est impraticable… et la France n’a pas mille ressources sur le Vieux Continent. Celle, continentale, avec l’Allemagne, a trépassé avec le réarmement décrété par Berlin, mais sur approvisionnement américain et n’excluant pas, même si du bout des lèvres et à rebours des traités contractés, l’acquisition de l’atome militaire, ce qui ne fera que renforcer sa suprématie égoïste… »

N’est-il pas temps de réagir ? Pourquoi le président Macron ne propose-t-il pas aux grands pays européens (Allemagne, Italie, Angleterre, Espagne, Pologne, en rajoutant le Royaume-Uni) la création d’un Directoire de défense européenne avec une vraie stratégie d’équipement militaire commune ?

Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Robert Lafont,
Fondateur d‘Entreprendre Lafont presse



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