Résumé Résumé
En vingt ans, Synox s’est imposée comme l’un des rares acteurs français indépendants de l’Internet des objets (IoT). Installée à Montpellier, cette PME mise sur un principe fort : connecter des systèmes incompatibles et faire de l’interopérabilité une arme stratégique face aux géants internationaux.
Une plateforme IoT agnostique et interopérable
Synox vient d’inaugurer son nouveau siège à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier. Plus qu’un simple bâtiment, il s’agit d’un démonstrateur technologique. Équipé de plus de 500 capteurs pilotés par intelligence artificielle, il ajuste en temps réel la température, la lumière, les stores ou la consommation d’eau et d’électricité. Ce site, à la fois vitrine commerciale et outil de travail, illustre concrètement l’expertise de l’entreprise en matière de gestion intelligente des infrastructures.
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Sur le plan technique, Synox a fait le choix d’une approche « agnostique » : sa plateforme accepte des objets connectés issus de fabricants très variés, sans imposer de standard unique. Aujourd’hui, elle référence 650 modèles provenant de 45 partenaires. Chaque mois, ce sont plus de 750 millions de données qui transitent sur ses systèmes, capables d’interpréter 800 types d’objets, dont 204 actionneurs.
Cette ouverture technologique reste rare dans un secteur souvent verrouillé par des solutions propriétaires. C’est pourtant ce qui permet à Synox de s’adapter à des environnements très hétérogènes, du privé au public.
Synox, partenaire des collectivités locales
L’approche fait ses preuves, notamment dans la gestion de flottes de véhicules. En 2024, Synox a décroché deux contrats majeurs : France Travail (900 véhicules) et le ministère de l’Intérieur (14 000 véhicules de police). Sa solution SoFLEET permet d’agréger les données de flottes mixtes, de localiser les véhicules, suivre la conduite, anticiper la maintenance et gérer l’autopartage, quel que soit le constructeur.
Mais l’entreprise ne se limite pas à ce secteur. Plus de 350 collectivités utilisent ses services. Ses solutions sont déployées pour la collecte des déchets, la surveillance de la qualité de l’air dans les crèches et les écoles, la fréquentation des pistes cyclables ou encore la protection d’œuvres d’art au Musée Fabre de Montpellier. Au total, plus de 350 000 objets connectés sont aujourd’hui pilotés via sa plateforme sur le territoire français.
Une stratégie de croissance maîtrisée et internationale
Le marché joue en sa faveur : le secteur français de l’IoT devrait atteindre 21,5 milliards de dollars en 2025. Pourtant, seules 22 % des entreprises en sont équipées, selon les dernières données. Un retard qui ouvre de belles perspectives à ceux qui proposent des solutions flexibles et éprouvées. Avec 1 300 clients, Synox en fait clairement partie.
L’entreprise poursuit une croissance régulière : 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, 6,5 millions prévus en 2025 (+17 %). Elle emploie actuellement 44 personnes, prévoit cinq recrutements d’ici la fin de l’année, et vise 70 collaborateurs à horizon trois ans.
Autre cap : l’international. Synox fait partie de la 4e promotion de l’Accélérateur Afrique de Bpifrance. Elle explore actuellement des débouchés en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et au Maroc. Une première mission s’est déroulée à Johannesburg en mars dernier. L’enjeu : tester la robustesse de son modèle dans d’autres contextes techniques et réglementaires.
Cap’IoT : un événement clé pour l’écosystème connecté
En parallèle, Synox anime l’écosystème IoT avec Cap’IoT, un événement qu’elle organise chaque année à Montpellier. La 11e édition, prévue le 9 octobre 2025, sera dédiée aux bâtiments intelligents. Elle rassemblera près de 250 participants — collectivités, bailleurs sociaux, industriels — autour de trois grands thèmes : performance énergétique, qualité de vie et efficacité des équipements.
À rebours des logiques de croissance ultra-rapide portées par les levées de fonds, Synox avance pas à pas, sans brûler les étapes. Son modèle, fondé sur l’usage réel et l’ouverture technologique, lui permet de s’ancrer durablement dans un secteur encore trop cloisonné. Une singularité française qui commence à faire école.