Une étude publiée le 21 août par l’UFC-Que Choisir jette une ombre sur la consommation quotidienne de chocolat. L’enquête, fondée sur des analyses menées en 2022, alerte sur la présence préoccupante de cadmium dans de nombreux produits contenant du cacao. Ce métal lourd, toxique pour l’organisme, pourrait transformer une habitude anodine en facteur de risque sanitaire, notamment chez les enfants.
Le cadmium, classé parmi les substances les plus nocives par les autorités sanitaires, est accusé d’entraîner divers troubles graves : atteintes rénales, affaiblissement osseux, perturbations de la fertilité, cancers de la prostate et du sein. Des recherches récentes laissent également penser qu’il pourrait jouer un rôle dans le développement du cancer du pancréas, dont l’incidence est en forte augmentation.
Les enfants, premières victimes de la contamination
Dans ce contexte, l’UFC-Que Choisir a réexaminé ses données d’analyse portant sur 40 produits chocolatés. Les résultats sont sans équivoque : pour un enfant de 10 ans pesant 30 kg, consommer au cours d’une journée deux biscuits fourrés au chocolat (marque Bjorg), une tasse de chocolat chaud Poulain et un bol de céréales Chocapic suffit à atteindre la moitié du seuil quotidien au-delà duquel l’Anses estime que le risque pour la santé ne peut plus être écarté.
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Cadmium dans le pain : attention danger
Un apport qui pourrait aisément être dépassé si l’on tient compte des autres sources alimentaires de cadmium – pain, céréales, pommes de terre –, toutes présentes dans l’alimentation courante. « De quoi faciliter sérieusement le dépassement de ce fameux seuil de risque », résume le magazine, qui appelle à une vigilance accrue.
Le chocolat bio encore plus impacté
Autre point d’inquiétude : les produits issus de l’agriculture biologique, notamment les chocolats noirs en provenance d’Amérique latine, présentent des concentrations en cadmium encore plus élevées. Deux carrés de chocolat bio suffisent à couvrir 61 % de la valeur toxicologique de référence pour un enfant, contre 24 % pour un adulte. En cause, la géologie naturelle des sols d’Amérique latine, où le cadmium est présent à l’état naturel, indépendamment des pratiques agricoles.
À l’inverse, les chocolats non bio analysés, majoritairement produits en Afrique, affichent des taux quatre fois moins élevés. Une différence notable, mais qui n’annule pas le risque : jusqu’à 30 % de la dose maximale tolérée pour un enfant de 10 ans, et 12 % pour un adulte, selon les calculs du magazine.
Ce constat appelle une action à plusieurs niveaux. D’abord, une meilleure information des consommateurs sur les origines des produits et leurs teneurs en métaux lourds. Ensuite, une pression accrue sur les filières d’approvisionnement pour réduire, autant que possible, l’exposition à ces substances. Enfin, une révision éventuelle des seuils réglementaires, aujourd’hui fondés sur des données de toxicologie de plus en plus questionnées à mesure que s’affinent les connaissances scientifiques.