Waterdrop, la gourde écolo qui filtre l’eau

Waterdrop lance une gourde filtrante 100 % sans plastique, en verre, qui élimine les pesticides et PFAS. Une innovation écoresponsable française.

Résumé Résumé

Présentée à VivaTech 2025, Waterdrop ressemble à une simple gourde. Et pourtant, elle représente une petite révolution dans le monde de la consommation d’eau. Waterdrop est en effet une gourde 100 % en verre, sans plastique ni cartouche, capable de filtrer les pesticides, le chlore et les perturbateurs endocriniens.

Derrière ce pari technique et écologique, un jeune ingénieur de 25 ans, Eliot Martin, diplômé de l’ENSICAEN, qui entend bousculer un secteur englué dans les compromis industriels. Avec Waterdrop, il signe une alternative radicale et durable, née d’un engagement personnel face aux pollutions invisibles de l’eau du robinet.

A LIRE AUSSI
Cadmium dans le pain : attention danger

Une réponse radicale à la dépendance au plastique

Tout commence en 2019. Encore élève en classe préparatoire, Eliot Martin est confronté à l’anxiété de sa mère sur la qualité de l’eau du robinet. Un sujet sensible, dans un pays pourtant fier de son réseau public. Les alertes de l’ANSES s’accumulent : résidus de pesticides, fongicides, nitrates, PFAS… À cette époque, toutes les solutions proposées — carafes, osmoseurs, bouteilles filtrantes — ont un point commun : le plastique, omniprésent, qu’il soit visible ou dissimulé dans les cartouches.

Une contradiction environnementale majeure : pour éviter d’ingérer des polluants, il faut produire de nouveaux déchets. Cette impasse inspire Eliot Martin à imaginer un système de filtration qui ne produirait aucun plastique en retour.

Trois années de recherche, entre l’ENSICAEN et le programme Pépite Normandie, donnent naissance à Waterdrop. En 2022, la startup devient la première en Europe à proposer une technologie de filtration par gravité sans plastique, utilisant uniquement du verre, du métal et du charbon actif en vrac.

A LIRE AUSSI
Quels sérums antirides sont vraiment efficaces ?

Une filtration testée et validée

Les résultats sont prometteurs. Testée par le laboratoire public Labéo à Caen, la gourde Waterdrop élimine jusqu’à 99,6 % des pesticides, 97 % des PFAS et réduit fortement la présence de chlore et de perturbateurs endocriniens. Des performances rarement atteintes par les gourdes concurrentes, souvent limitées à la filtration bactérienne.

Commercialisée à 35 euros, la gourde Waterdrop filtre un demi-litre d’eau en quinze minutes. Le filtre, un petit compartiment à charbon actif à remplacer une fois par an (15 euros), se distingue par son efficacité et sa composition 100 % vrac, sans microplastique. En bonus, l’eau est légèrement alcalinisée, un argument de plus pour les adeptes d’un bon équilibre acido-basique.

Contrairement aux carafes traditionnelles ou aux bouteilles filtrantes, la proposition de Waterdrop se veut transparente, réutilisable et sans dépendance aux consommables polluants.

Un design artisanal pensé pour durer

Waterdrop ne se limite pas à la gourde. Elle a également développé une fontaine haut de gamme à 380 euros, pensée dans la même logique de durabilité. Là encore, la filtration par gravité est à l’œuvre, avec en plus un vortex qui oxygène l’eau, lui donnant, selon ses créateurs, une texture « montagnarde ».

Le design est soigné, l’architecture ouverte et sans éléments cachés, et chaque pièce est produite à la commande. Le verre borosilicate est soufflé à la main, le métal est découpé au laser, l’assemblage est manuel. L’objet s’éloigne résolument des standards industriels pour adopter une approche artisanale, locale et responsable.

Face aux carafes classiques, qui imposent des changements mensuels de cartouches plastiques pour un coût annuel d’environ 120 euros, Waterdrop affiche une solution économique (30 euros par an pour la fontaine, 15 pour la gourde) et écologiquement cohérente.

Un modèle d’entreprise engagé et reproductible

Au-delà du produit, c’est toute l’éthique entrepreneuriale de Waterdrop qui interpelle. La startup revendique son appartenance à l’économie sociale et solidaire : production locale, transparence sur les matériaux, réutilisabilité, circuits courts. Une partie des bénéfices est réinvestie dans des projets sociaux et environnementaux, signe d’un engagement sincère bien au-delà de la simple rentabilité.

Finaliste du James Dyson Award en 2024, lauréate du Prix Pépite Normandie dès 2020, Waterdrop a été repérée par VivaTech comme l’une des startups françaises à suivre. En pleine levée de fonds (série A), elle ambitionne d’élargir sa gamme tout en maintenant une production française, pour s’imposer en Europe sans renier ses principes.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Publier un commentaire