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Le sort de Carmat semble scellé. À la veille d’une décision du tribunal de commerce de Versailles, la société française, pionnière du cœur artificiel, reconnaît que son unique plan de sauvetage est tombé à l’eau. Son principal actionnaire, Pierre Bastid, n’a pas réussi à sécuriser les financements nécessaires à sa reprise. Ce 29 septembre, dans un communiqué sobre, Carmat admet qu’il est « extrêmement probable » que l’offre devienne caduque. La liquidation judiciaire, suspendue depuis juillet, pourrait être prononcée dès le lendemain.
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Un échec industriel malgré une percée technologique
L’entreprise, fondée en 2008 avec le soutien de figures comme le professeur Carpentier et Airbus, ambitionnait de changer la donne pour les patients en attente de greffe cardiaque. Elle avait réussi à mettre sur le marché le cœur Aeson, une prothèse autonome destinée aux malades en impasse thérapeutique. Mais la prouesse technologique n’a jamais trouvé son équilibre économique.
En 2024, seulement 42 cœurs ont été implantés. En 2025, le rythme reste faible : 16 unités au premier trimestre. Bien loin des 500 prothèses annuelles visées pour espérer atteindre la rentabilité. Le modèle ne tient pas. En juin, Carmat se déclare en cessation de paiement et entame une procédure de redressement judiciaire. Cotée à la Bourse de Paris, l’action chute à 0,47 euro avant d’être suspendue.
Pierre Bastid, le dernier espoir n’a pas suffi
À 66 ans, l’industriel Pierre Bastid, présent au capital depuis 2018, tente alors de reprendre les rênes. Il dépose fin juillet une offre à un million d’euros, accompagnée d’un engagement massif : 150 millions d’euros d’investissements sur cinq ans. Le plan prévoit de sauver 138 des 153 salariés. Bastid avance même 1,3 million d’euros pour couvrir l’urgence de trésorerie. Un geste salué, mais manifestement insuffisant.
Le 29 septembre, à la veille de l’audience décisive, Carmat annonce que les fonds n’ont pas été réunis. Le projet de reprise tombe. À ce stade, aucune autre alternative sérieuse n’a émergé. Le tribunal n’aura guère d’autre choix que de prononcer la liquidation.
Le cœur Aeson à l’arrêt, les patients sous tension
Depuis mi-août, l’implantation du cœur Aeson est suspendue. L’entreprise se concentre désormais sur le suivi des patients déjà équipés. Une mission critique que Carmat promet de poursuivre, même en cas de fermeture définitive. Mais le soutien, limité par l’absence de production et d’activité clinique, reste fragile.
Dans son dernier communiqué, la société prévient que les actionnaires « subiront probablement la perte intégrale de leur investissement ». Un avertissement sans équivoque, alors que plus de 500 millions d’euros publics et privés ont été engloutis dans cette aventure.
Une promesse qui n’a jamais pris corps
Carmat portait une vision ambitieuse : celle d’une médecine augmentée, capable de pallier la pénurie d’organes et de repousser les limites de la chirurgie cardiaque. Mais faute de modèle viable, l’entreprise n’a jamais réussi à passer le cap de l’industrialisation. L’espoir d’une relance par une hausse du prix de vente et une montée en puissance de la production s’éloigne définitivement.
Le développement d’une nouvelle génération de cœur, indispensable pour garantir la rentabilité à moyen terme, est suspendu. Et probablement abandonné. À la veille du jugement, la disparition pure et simple de Carmat semble désormais inéluctable.
au début recherche et mise en place le professeur DUVEAU et son équipe NANTES.malade ayant vécu 6 mois et repris le velo,mais comme d’habitude on ne parle que de PARIS!!!!!!