Otera : produits frais et circuit court

Face aux géants de la distribution, Otera trace sa route : circuit court, prix justes, proximité… Un modèle qui séduit de plus en plus de Français.

Résumé Résumé

Otera accélère. L’enseigne nordiste de produits frais, fondée en 2006 à Villeneuve-d’Ascq, ouvre son treizième magasin à Sainte-Eulalie, près de Bordeaux. Elle vise une centaine de points de vente d’ici 2032. Un développement à long terme, fondé sur un modèle en circuit court et une croissance régulière, loin des stratégies de déploiement éclairs.

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L’histoire d’Otera n’a rien d’un conte de fées entrepreneurial. Après une expansion régionale prudente, une incursion ratée en Île-de-France dès 2018 – trois magasins ouverts, trois magasins fermés un an plus tard – l’enseigne a opéré un virage décisif. Son nouveau président, Loïs Abed-Liotard, arrivé en 2021 et actionnaire à hauteur de 11 %, a revu la partition : plus d’accessibilité, plus de volume, moins de sophistication.

Un modèle de distribution directe sans entrepôt

Le modèle, fondé sur le circuit court et une relation directe avec 800 producteurs, conserve pourtant ses fondamentaux. Pas d’entrepôts, des livraisons en flux direct, un assortiment élargi (de 400 à 1.500 références), et un agencement minimaliste des magasins pour contenir les coûts. Les clients, eux, s’encaissent seuls via des scanettes, autre levier d’efficience. Résultat : des prix compétitifs face aux grandes surfaces, sans renier la promesse de fraîcheur.

Et les chiffres parlent. De 51,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 à 82 millions en 2024, la progression est nette et devrait dépasser les 100 millions dès cette année. Une performance qui valide, au moins en apparence, la stratégie de montée en puissance.

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Le succès d’Otera s’inscrit dans un contexte post-Covid où le local, le frais et le sens ont repris des couleurs dans les paniers de courses. Mais cette appétence reste fragile. La baisse du pouvoir d’achat rôde, et les arbitrages des consommateurs peuvent, à tout moment, redistribuer les cartes.

Des prix compétitifs pour des produits frais et locaux

La suite ? Elle s’écrira à raison de cinq à dix ouvertures par an, avec des cibles bien identifiées : des villes de plus de 100.000 habitants, dans les Hauts-de-France, en Bretagne, en Nouvelle-Aquitaine. À la fin de l’année, les effectifs devraient atteindre 300 salariés, contre 250 aujourd’hui. Une croissance presque artisanale dans sa méthode, industrielle dans son rythme.



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