Chat GPT 5 : le fiasco que personne n’a vu venir

Le fiasco de GPT-5 secoue OpenAI. Entre bugs, rejet massif et recul stratégique, l’IA censée révolutionner le secteur vire à l’échec retentissant.

Le 7 août dernier, OpenAI levait fièrement le rideau sur ChatGPT-5, sa nouvelle création maison, vendue comme la prochaine révolution de l’intelligence artificielle. À peine quelques heures après le lancement, l’enthousiasme fait place à la stupeur : un rejet massif, une levée de boucliers rarement vue dans le secteur technologique. Reddit flambe, X (ex-Twitter) explose. Le hashtag #BringBackGPT4o se hisse dans le top 3 mondial. Le message est clair : le public ne veut pas de cette version. Il la juge « froide », « distante », voire « robotique ».

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Techniquement, GPT-5 repose sur une architecture de routage automatisé entre plusieurs modèles, une idée séduisante sur le papier. En pratique, elle se révèle contre-productive : les requêtes sont orientées vers des versions moins performantes. Résultat : qualité en berne, réponses imprécises, textes courts, incohérences, notamment en français. L’élégance de l’algorithme n’a pas compensé sa maladresse.

Pour calmer la fronde, OpenAI dégaine trois nouveaux modes d’accès :

  • Auto (choix automatique du modèle)
  • Fast (priorité à la vitesse)
  • Thinking (analyse approfondie)

Des rustines sur une coque déjà percée. Et comme si cela ne suffisait pas, un graphique de lancement — censé démontrer la supériorité de GPT-5 — s’avère manipulé visuellement. « Une méga connerie », reconnaît Sam Altman. L’aveu est brutal, l’image d’OpenAI écornée.

OpenAI tente de regagner la confiance perdue

Sous pression, OpenAI opère un virage à 180 degrés. En moins de 48 heures :

  • GPT-4o est réintégré pour les abonnés payants (le 9 août)
  • La limite de messages passe de 200 à 3 000
  • L’entreprise s’engage à humaniser le ton de GPT-5
  • Des correctifs sont publiés quasi-quotidiennement

Sam Altman endosse la tempête. Il annonce que l’entreprise « est prête à encaisser les pertes » pour regagner la confiance. Dans les cartons : le retour des fonctionnalités « conviviales » disparues — extensions personnalisées, avatars visuels, etc. Le mot d’ordre : écouter, corriger, reconquérir.

Concurrence internationale : la position d’OpenAI fragilisée

L’échec de GPT-5 est un moment de bascule. La scène mondiale de l’IA s’en trouve reconfigurée. Claude 4.1 Opus, d’Anthropic, dépasse désormais GPT-5 sur les benchmarks en ingénierie logicielle (74,5% contre 67,2%). Google, en embuscade, pousse Gemini dans les entreprises françaises.

Les signaux faibles deviennent bruyants : des PME françaises migrent vers d’autres solutions — dont Le Chat de Mistral. L’Europe se décentralise sur le front de l’IA. Et dans les coulisses, Bloomberg dévoile un tour de table à venir qui valoriserait OpenAI à 500 milliards de dollars. Mais la question flotte : sur quelle base de confiance ?

Pendant ce temps, les marchés s’affolent : forte volatilité des actions liées à l’IA, notamment pour Microsoft, partenaire stratégique d’OpenAI.



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