Tesla met fin au développement de Dojo, son supercalculateur maison destiné à l’entraînement des modèles d’IA pour l’Autopilot et le Full Self-Driving. L’information, révélée par Bloomberg et confirmée par Elon Musk, s’accompagne de la dissolution de l’équipe et du départ annoncé de Peter Bannon, responsable du projet. C’est un revers majeur pour Musk, qui avait fait de Dojo un élément central de sa stratégie pour réduire la dépendance aux GPU Nvidia jugés trop coûteux.
Présenté en 2019 et basé sur la puce D1 gravée en 7 nm par TSMC, Dojo devait atteindre 100 exaflops de puissance de calcul d’ici octobre 2024, un objectif nécessitant 270 000 puces D1. Ce cap n’a jamais été atteint : seule une première version hybride GPU Nvidia/D1 a vu le jour. Dojo 2, annoncé pour 2025 avec une nouvelle puce D2, ne sera pas produit.
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Cash-flow disponible en baisse de 89 %
Tesla réoriente ses ressources vers la puce AI6, dérivée de D1 et produite par Samsung Foundry dans le cadre d’un contrat de 14,1 milliards d’euros courant jusqu’en 2033. Musk affirme qu’il est inutile de maintenir deux conceptions de puces différentes, et que les AI6 et suivantes seront suffisantes pour l’inférence et une partie de l’entraînement.
Ce retrait intervient alors que Tesla connaît une période financière difficile : chiffre d’affaires en recul de 12 % au deuxième trimestre 2025 (22,5 milliards de dollars) et cash-flow disponible en baisse de 89 % (146 millions de dollars contre 1,34 milliard un an plus tôt). En 2023, Morgan Stanley estimait que Dojo pouvait ajouter jusqu’à 500 milliards de dollars à la valorisation de Tesla. Cet espoir s’éloigne, et la dépendance à Nvidia et AMD demeure.
En parallèle, une vingtaine d’anciens du projet ont fondé la start-up DensityAI, spécialisée dans les services de data centers pour l’automobile et la robotique. Tesla, de son côté, a lancé un service de VTC avec opérateur de sécurité à bord à San Francisco, faute d’autorisation pour les taxis totalement autonomes initialement promis par Musk.
