Le groupe aéronautique et de défense Safran a posé la première pierre de son usine Safran Turbine Airfoils (STA) sur le site de La Janais, près de Rennes. Ce projet de haute technologie, prévu pour démarrer en 2027, doit produire et réparer des pièces de moteurs d’avion, avec 500 emplois directs à la clé et une ambition environnementale affirmée.
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Une implantation stratégique
La présence de Safran sur le pôle de réindustrialisation de La Janais est considérée par Rennes Métropole comme un signe de confiance. Elle marque une étape importante dans la dynamique économique rennaise. Trois mois après des tensions politiques autour de ce projet, élus et direction du groupe affichent désormais une entente cordiale.
L’usine, d’une surface de 23.000 m² sur sept hectares, sera dotée d’équipements de haute précision et conçue pour limiter sa consommation énergétique grâce à des procédés optimisés et des panneaux solaires. Elle abritera deux activités : la production d’aubages de turbines pour moteurs civils et militaires, et la réparation d’aubages civils afin d’accompagner la croissance du moteur LEAP. La mise en service est prévue en 2027, avec une montée en puissance progressive jusqu’en 2030-2032. À pleine capacité, STA produira 500.000 aubes par an, procédera à 66.000 inspections et assurera 36.000 réparations annuelles.
Les moteurs LEAP et RISE
Le moteur LEAP, développé par CFM International (Safran Aircraft Engines et GE Aerospace), équipe déjà 4.000 avions et affiche 11.600 commandes. Il permet de réduire de 15 % la consommation de carburant et les émissions de CO2 des appareils tels que l’Airbus A320neo ou le Boeing 737 Max. La future génération, baptisée RISE et attendue pour 2035, vise une baisse de plus de 20 % de la consommation et des gaz à effet de serre. L’usine STA jouera un rôle clé dans la maintenance et l’accompagnement de cette montée en cadence.
Le projet représente un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros, 80 millions étant évoqués en 2024. Safran y voit un moyen d’accroître ses capacités, de renforcer la résilience de son appareil industriel et de consolider la souveraineté nationale en matière de production. Le site intégrera les dernières technologies : procédés automatisés, exploitation de données massives, intelligence artificielle et contrôles numérisés. Il bénéficiera du soutien des sites de Gennevilliers pour la fonderie et de Châtellerault pour la réparation.
Emploi et formation
STA prévoit de recruter 500 personnes, générant environ 2.000 emplois indirects. Les profils recherchés iront du CAP au Bac+5, en incluant les reconversions et les personnes en recherche d’emploi. Les postes concerneront la fonderie, l’inspection et le contrôle aéronautique, la maintenance industrielle et les systèmes numériques. Les formations seront assurées en partie sur les sites de Gennevilliers et Châtellerault, ainsi que par le réseau de formation breton. Safran travaillera avec l’association We Ker pour favoriser l’inclusion et proposer des parcours adaptés.