Airbus s’engage dans un défi sans précédent : livrer près de 450 avions d’ici la fin de l’année pour atteindre son objectif de 820 appareils en 2025. Ce volume, inédit dans l’histoire du groupe, imposerait un rythme nettement supérieur aux records passés.
À ce stade, l’avionneur accuse un retard par rapport à 2024. Entre janvier et juillet 2025, 373 appareils ont été livrés, soit 7 % de moins que l’an dernier sur la même période. Le mois de juillet a particulièrement marqué le pas, avec 67 livraisons, en recul de 13 % par rapport à juillet 2024.
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Un objectif annuel fixé à 820 avions livrés
Le principal obstacle reste l’approvisionnement en moteurs pour la famille A320neo, fournis par CFM International (Safran et GE Aerospace) et Pratt & Whitney (RTX). Fin juin, Airbus recensait environ 60 appareils déjà assemblés mais immobilisés faute de moteurs — des « planeurs » en jargon industriel.
Selon Rob Morris, analyste chez Cirium Ascend Consultancy, le rythme historique des livraisons au cours des sept premiers mois (55 % du total annuel) conduirait cette année à seulement 682 avions livrés. Même en ajoutant les 60 appareils en attente de moteurs, le total ne dépasserait pas 792, bien en deçà de l’objectif. L’expert estime à 95 % la probabilité de ne pas franchir le cap des 800 livraisons.
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Un retard difficile à combler
Pour maintenir le cap, Airbus devra considérablement accélérer : 63 appareils en août, 77 en septembre, 85 en octobre, 94 en novembre et 128 en décembre, selon les projections de Cirium. Si certains analystes, comme ceux de Jefferies, jugent l’objectif atteignable au prix d’une hausse de 22 % du rythme, d’autres restent sceptiques.
Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, a rappelé fin juillet l’importance cruciale du soutien des motoristes, confirmant un accord avec CFM International sur les livraisons à venir. « Motoristes, si vous m’écoutez, je compte vraiment sur vous », a-t-il lancé, résumant l’enjeu des prochains mois.
