Meta s’offre la nouvelle star de l’IA… pour 250 M$

Il a dit non à 125 millions. Puis accepté le double. Meta recrute à prix d'or Matt Deitke, 24 ans, jeune prodige de l’intelligence artificielle, pour renforcer sa stratégie face à la concurrence.

Un quart de milliard de dollars pour quatre ans de contrat. C’est ce qu’a dû sortir Meta pour recruter un chercheur de 24 ans. Un certain Matt Deitke, inconnu du grand public, mais visiblement repéré dans les cercles fermés de l’intelligence artificielle générative. Le jeune homme a d’abord dit non à 125 millions, avant d’accepter le double. Il rejoint donc la « dream team » de Mark Zuckerberg, celle censée faire de Meta autre chose qu’un réseau social en perte de vitesse.

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Pourquoi Meta mise gros sur les talents de l’IA

Cette scène digne d’un mercato NBA résume bien l’état actuel du capitalisme technologique américain. Les ingénieurs surdoués y sont devenus les nouveaux athlètes stars, courtisés à coups de packages aux multiples zéros. La balle n’est plus orange, mais codée en Python.

Depuis que ChatGPT a réveillé l’imaginaire collectif autour de l’IA, les grandes plateformes sont lancées dans une course frénétique. Objectif : capter les cerveaux capables de transformer des modèles de langage en cash-flow. Ces profils sont rares, très rares. Une poignée, parfois listée dans des fichiers informels que les recruteurs s’arrachent. Le « New York Times » parle même d’une « Liste » noire dorée, où figure évidemment Matt Deitke.

Le parcours est souvent le même : doctorat en IA, passage dans un laboratoire de prestige, puis envol vers une start-up ou une unité R&D. Et s’ils n’ont pas encore fait fortune, ces profils en ont déjà le potentiel. C’est ce qui justifie des offres que même les traders des années 2000 n’osaient imaginer.

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Pénurie mondiale de chercheurs en IA

Mais au fond, que dit cette inflation salariale ? D’abord, que les plateformes tech — pourtant riches et bien dotées — ne parviennent plus à former leurs talents en interne. Ensuite, que l’économie de l’IA reste concentrée dans quelques mains, quelques lieux, quelques noms. La valeur ne vient plus de la masse des ingénieurs, mais d’une élite hypermobile.

Dans cette nouvelle géographie du travail intellectuel, les Français ne sont pas absents. Bien au contraire. Les diplômes de l’X, de l’ENS ou des Mines restent prisés à Palo Alto comme à Seattle. Mais les limites sont vite atteintes dans l’Hexagone. À Paris, les opportunités sont rares, les salaires encadrés, l’ascension freinée. Alors, les cerveaux traversent la Manche, puis l’Atlantique. Et les géants américains les accueillent à bras ouverts, avec stock-options et laboratoires dernier cri.



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