Résumé Résumé
Depuis la renaissance de l’épreuve en 2022, la dotation du Tour de France Femmes est restée stable. La gagnante du classement général empoche 50 000 euros, un niveau de récompense jamais atteint auparavant dans une course féminine de cyclisme sur route. Ce montant, s’il reste modeste au regard des standards masculins, marque un tournant dans l’histoire de la discipline. Avant 2022, aucune course ne proposait une telle prime. Le Tour Femmes s’est ainsi imposé en quelques éditions comme une référence en matière de valorisation financière du cyclisme féminin.
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Position | Tour de France Femmes 2025 (€) | Tour de France Masculin 2025 (€) | Rapport M/F |
---|---|---|---|
1er/1ère | 50 000 | 500 000 | ×10,0 |
2e | 25 000 | 200 000 | ×8,0 |
3e | 10 000 | 100 000 | ×10,0 |
4e | 8 000 | 70 000 | ×8,8 |
5e | 4 000 | 50 000 | ×12,5 |
6e | 3 000 | 23 000 | ×7,7 |
7e | 2 000 | 11 500 | ×5,8 |
8e | 1 500 | 7 600 | ×5,1 |
9e | 1 500 | 4 500 | ×3,0 |
10e | 1 500 | 3 800 | ×2,5 |
11e | 1 200 | 3 000 | ×2,5 |
12e | 1 200 | 2 700 | ×2,2 |
13e | 1 200 | 2 500 | ×2,1 |
14e | 1 200 | 2 100 | ×1,8 |
15e | 1 200 | 2 000 | ×1,7 |
16e | 1 000 | 1 500 | ×1,5 |
17e | 1 000 | 1 300 | ×1,3 |
18e | 1 000 | 1 200 | ×1,2 |
19e | 1 000 | 1 100 | ×1,1 |
20e | 1 000 | 1 000 | ×1,0 |
L’allocation financière du classement général se distingue également par son amplitude. Les gains s’échelonnent de 25 000 euros pour la deuxième place à 1 000 euros pour les coureuses classées entre la 16e et la 20e position. Entre les deux, une gradation précise : 10 000 euros pour la troisième, 8 000 pour la quatrième, 4 000 pour la cinquième. Les places suivantes reçoivent entre 3 000 et 1 200 euros, selon le rang. Cette grille de répartition, plus étendue que celle de nombreuses autres compétitions, traduit un choix assumé : permettre à un plus grand nombre de coureuses de bénéficier d’un soutien financier, dans un contexte où beaucoup vivent essentiellement des primes plutôt que de salaires fixes confortables.
Étapes, maillots, combativité : un système incitatif au quotidien
Au-delà du classement général, le Tour Femmes récompense la performance jour après jour. Une victoire d’étape rapporte 4 000 euros, à répartir au sein de l’équipe selon ses propres règles internes. Ce montant dépasse ceux proposés dans la majorité des classiques féminines. Les maillots distinctifs sont également valorisés : 3 000 euros sont accordés aux lauréates finales du maillot vert (classement par points), du maillot à pois (meilleure grimpeuse) et du maillot blanc (meilleure jeune). Les porteuses de maillots reçoivent par ailleurs 100 euros par jour. À cela s’ajoutent 6 000 euros pour la meilleure équipe et 2 000 euros pour la super combative du Tour. Ce système, pensé pour encourager la compétition à tous les niveaux, constitue une source de revenus déterminante pour de nombreuses coureuses.
L’écart avec le Tour masculin reste énorme
À titre de comparaison, l’enveloppe globale du Tour de France masculin atteint 2,3 millions d’euros, répartis sur 21 étapes disputées en 23 jours. Celle du Tour Femmes, pour 2025, s’élève à 259 430 euros, en hausse de 5 % par rapport à 2024 en raison de l’ajout d’une neuvième étape.
Même en tenant compte de la différence de format, l’écart reste significatif. Pourtant, comme le souligne Marion Rousse, directrice du Tour Femmes, certaines courses masculines comparables, comme Paris-Nice ou le Critérium du Dauphiné, proposent des dotations moindres. Le Tour Femmes, dans ce paysage, se positionne au-dessus de ces standards intermédiaires, sans toutefois atteindre les sommets masculins.
Salaires : une professionnalisation en marche
Depuis 2020, l’Union cycliste internationale impose un salaire minimum aux équipes féminines du WorldTour. Celui-ci est passé de 15 000 euros en 2020 à 31 768 euros en 2025. Pour les équipes de niveau ProTeam, le seuil minimum est fixé à 20 000 euros, avec une augmentation prévue à 24 000 euros d’ici 2027. Ces évolutions salariales témoignent d’un processus de structuration en cours.
Selon les données de The Cyclists’ Alliance, le salaire moyen dans le peloton WorldTour féminin atteignait 40 000 euros en 2024. Seules 15 % des coureuses gagnent plus de 100 000 euros par an, la majorité restant proche du seuil minimal, en particulier au sein des équipes continentales. Si la tendance est à la hausse, les écarts restent marqués.