Il fallait bien ça. Un siège social de 25.000 mètres carrés, baptisé « Imaginarium », pour loger l’ambition d’Exotec. À Wasquehal, en périphérie de Lille, le roboticien nordiste s’apprête à regrouper sous un même toit ses 800 salariés jusque-là disséminés sur huit sites dans la métropole. C’est le prix du succès – ou du moins de sa logistique.
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Un siège social XXL
La société, fondée en 2015, a érigé en modèle un robot, le Skypod, capable de se déplacer en hauteur dans les entrepôts. Une petite prouesse technologique qui plaît aux géants du e-commerce comme Carrefour, Decathlon, Gap ou Uniqlo. Résultat : 10.000 machines produites depuis le lancement, une cadence de 100 robots par semaine, et une croissance des commandes de 30 % en 2024. De quoi propulser le chiffre d’affaires à 288 millions d’euros, sans freiner l’appétit international – dernière conquête en date : six nouveaux entrepôts équipés en Espagne début juillet.
La start-up devenue licorne (et seule représentante industrielle du club tricolore) garde néanmoins un ancrage bien hexagonal. L’Imaginarium, conçu par le groupe familial FSDV (via sa foncière BMG), pour 80 millions d’euros, en est la vitrine. Siège, R&D, production : tout y est réuni. Le bâtiment, monté en deux ans et demi grâce à des éléments préfabriqués, se veut à la fois totem et levier. « Lieu de convergence », dit Romain Moulin, cofondateur de l’entreprise.
Une stratégie d’expansion internationale
Derrière les chiffres flatteurs – 1.300 salariés dans le monde, dont 800 autour de Lille – une mécanique bien huilée, pour l’instant. Mais aussi une interrogation sourde : comment une entreprise industrielle, aussi jeune soit-elle, digère-t-elle une telle expansion ? Et surtout, combien de temps encore pourra-t-elle tenir ce rythme sans tomber dans les travers classiques de la croissance rapide – tensions RH, défaillances de gouvernance, dérive des coûts ?