Défense, commandes, bénéfices : Airbus redécolle

Airbus surprend les analystes : ses résultats semestriels explosent, portés par la défense, malgré les retards de livraison sur les A320.

Le groupe européen de l’aéronautique continue de prendre de la hauteur. Mercredi 30 juillet, à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, Airbus a affiché un bénéfice net en hausse spectaculaire de 85 %, atteignant 1,5 milliard d’euros pour les six premiers mois de 2025. Son chiffre d’affaires, lui, grimpe de 3 %, à 29,6 milliards d’euros. Les objectifs annuels sont maintenus. Rien d’euphorique dans le discours, mais une direction claire : cap maintenu, vitesse stabilisée.

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La bonne tenue des comptes s’appuie notamment sur la branche défense et espace, longtemps dans les turbulences, qui commence à redresser l’altitude. Son chiffre d’affaires progresse de 17 %, à 5,8 milliards d’euros. Un redressement notable, après les secousses de l’an dernier : au premier semestre 2024, le bénéfice net avait plongé de 46 %, lesté par des charges massives dans les activités spatiales. La contraction de la demande pour les satellites de télécommunications avait même entraîné l’annonce de 2 500 suppressions de postes en octobre. Finalement, seules 2 043 ont été confirmées en décembre. Le crash social a été amorti, sans être évité.

Des avions produits mais pas livrés

En revanche, sur le terrain de l’aviation commerciale, c’est un léger repli. Le chiffre d’affaires s’érode de 2 %, à 20,8 milliards d’euros. Airbus a livré 306 avions sur les six premiers mois de l’année, contre 323 à la même période en 2024. Le groupe ne manque pas de produire, mais c’est à la livraison que ça coince. La faute, une fois de plus, aux moteurs. Plus précisément, aux retards persistants dans les chaînes d’approvisionnement du programme A320. Rien de nouveau sous les nuages industriels : les goulets d’étranglement restent la norme.

Mais la demande, elle, reste solide. Les commandes nettes d’avions commerciaux ont bondi de 30 % par rapport à l’année précédente, à 402 appareils. De quoi garantir du travail pour les années à venir, même si le carnet de commandes ne fait pas voler les avions à lui seul.

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L’aéronautique à l’abri du protectionnisme

Reste un autre ciel, politique celui-là, sur lequel plane une relative accalmie. L’accord annoncé dimanche entre Donald Trump et Ursula von der Leyen entérine l’exemption de droits de douane pour les exportations aéronautiques vers les États-Unis. Une respiration bienvenue.

La trajectoire d’Airbus reste donc solide, même si l’avion ne vole pas sans heurts. La transformation de certaines branches porte ses fruits, mais d’autres restent à la traîne. Dans le cockpit, on garde le cap, en espérant que les vents de face s’atténuent et que les moteurs suivent.



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