Sirops Monin : une nouvelle usine pour conquérir le monde

Pourquoi Monin mise-t-il autant sur Onnaing ? Une usine ultra moderne, un pari stratégique et un nouveau chapitre pour le roi du sirop français.

Il y a des gestes qui disent beaucoup. Quand Olivier Monin annonce l’ouverture d’une nouvelle usine à Onnaing, dans le Nord, ce n’est pas qu’un ruban qu’on coupe — c’est un symbole que l’on plante. Le leader mondial du sirop premium muscle sa présence industrielle sur un marché européen en mutation rapide. Et ce n’est pas un hasard si cette implantation se fait à quelques encablures de la frontière belge : au plus près des consommateurs et au plus court des barrières douanières.

Une usine Monin aux portes de l’Europe du Nord

Monin investit 45 millions d’euros pour bâtir sur un terrain de dix hectares une usine de 20.000 m² qui abritera l’activité de sa filiale grand public, Guiot. Une filiale rachetée il y a vingt ans, longtemps restée à l’étroit dans les murs vétustes de Fresnes-sur-Escaut. Le choix d’Onnaing, dans l’agglomération de Valenciennes, permet de sortir d’une logique de patch industriel pour entrer dans une vision d’ensemble — rationalisée, agrandie, tournée vers l’avenir. Ici, on conjugue stratégie industrielle et architecture étudiée : verre, brique, et moucharabieh pour mieux anticiper l’extension.

La nouvelle unité sera capable de produire 35 millions de bouteilles par an d’ici 2030. Une montée en puissance progressive, mais parfaitement calibrée. La cible ? Le nord de l’Europe : Allemagne, Scandinavie, Royaume-Uni. Car dans l’industrie, la carte logistique pèse souvent plus lourd que le tableau des ventes.

Ce site sera la neuvième usine du groupe familial, qui continue d’étendre sa toile sur les continents : après le Brésil au printemps, l’Inde d’ici fin d’année. Une stratégie qui n’a rien d’une fuite en avant, mais tout d’une optimisation des flux et des coûts.

Un investissement écologique

Derrière les parfums – plus de 200 au catalogue – Monin surfe sur deux vagues puissantes : la montée du « no » et du « low » alcool, et une sensibilité croissante à l’empreinte environnementale. À Bourges, le site historique s’est déjà doté d’un système de recyclage de l’eau, baptisé « Zeus », qui divise par deux la consommation nécessaire par litre de sirop. Le dispositif sera répliqué à Onnaing, preuve que la stratégie de croissance ne sacrifie pas la cohérence environnementale.



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