Impôts : êtes-vous concerné par les remboursements prévus dès le 25 juillet ?

Régularisation de l’impôt sur le revenu : millions de Français seront remboursés ou prélevés. Anticipez pour éviter les mauvaises surprises.

L’administration fiscale va enclencher la régularisation de l’impôt sur le revenu. Pour des millions de contribuables, cela se traduira par un remboursement. Pour d’autres, en revanche, un solde à régler sera prélevé à partir de septembre. Tour d’horizon des échéances et des mécanismes à anticiper pour éviter les mauvaises surprises.

A LIRE AUSSI
Impôts : les techniques secrètes des milliardaires pour ne pas payer

Des remboursements dès cette fin juillet

Première bonne nouvelle : à partir du vendredi 25 juillet, des virements seront effectués par la Direction générale des finances publiques en faveur des contribuables ayant trop payé d’impôt au cours de l’année. Sont concernés ceux dont les revenus de 2024 ont été inférieurs à ceux estimés lors du calcul du prélèvement à la source, mais aussi les foyers ayant droit à des réductions ou crédits d’impôt pour certaines dépenses engagées en 2024. Cela inclut notamment les frais de garde d’enfants, les petits travaux à domicile ou l’assistance à une personne dépendante.

Dans les faits, deux vagues de remboursement sont prévues : la première ce vendredi 25 juillet, la seconde le 1er août. Le versement sera effectué directement sur le compte bancaire des contribuables. Pour mémoire, en 2024, le montant moyen du remboursement s’était élevé à 908 euros par foyer fiscal.

Il convient toutefois de noter que si une avance sur ce remboursement a déjà été perçue en janvier dernier, seul le solde restant sera versé à cette occasion.

À partir du 25 septembre : un solde à payer pour certains contribuables

Le tableau est moins favorable pour les contribuables ayant versé, via le prélèvement à la source, un montant inférieur à celui réellement dû. Cette situation peut résulter d’un défaut de mise à jour du taux de prélèvement, notamment en cas de hausse de revenus non signalée. Elle peut également concerner les foyers ayant perçu une avance de réduction ou de crédit d’impôt trop élevée en janvier.

Dans ce cas, l’administration fiscale procédera à un prélèvement sur le compte bancaire du contribuable. Si le montant à régler est inférieur ou égal à 300 euros, le prélèvement interviendra en une seule fois, le 25 septembre. Au-delà de ce seuil, le solde sera prélevé en quatre échéances mensuelles, de septembre à décembre.

Une hausse attendue du nombre de contribuables concernés par un reliquat

Selon une note de conjoncture publiée par l’Insee le 18 juin 2025, le rendement de l’impôt sur le revenu devrait s’accroître cette année. Une tendance confirmée par les services fiscaux : davantage de contribuables devraient avoir un reliquat à régler à la rentrée.

Le mécanisme du prélèvement à la source repose sur une estimation. Chaque année, la déclaration de revenus permet d’effectuer une régularisation, en comparant ce qui a été prélevé à ce qui est effectivement dû. Or, pour une large part des 18 millions de foyers fiscaux concernés, les revenus ont augmenté en 2024. Résultat : le montant final de l’impôt sera supérieur au total des acomptes mensuels déjà versés.

À ce jour, l’administration ne communique aucun chiffre précis sur le nombre de contribuables concernés, mais les tendances économiques permettent de comprendre les dynamiques à l’œuvre.

Des salaires en hausse, une inflation contenue : l’effet mécanique sur l’impôt

La principale explication réside dans le différentiel entre évolution des salaires et inflation. D’après les données publiées par la Dares, les salaires dans le secteur privé ont progressé en moyenne de 2,8 % en 2024, tandis que les prix à la consommation (hors tabac) n’ont augmenté que de 1,2 %.

Certes, le gouvernement a revalorisé les tranches du barème de l’impôt sur le revenu pour tenir compte de l’inflation, mais cette revalorisation ne neutralise pas complètement les effets d’une hausse de salaires supérieure à la progression des prix. Résultat : de nombreux contribuables découvrent, au moment de la régularisation, une facture fiscale alourdie.

Il faut également garder à l’esprit que les revenus déclarés en 2024 concernaient ceux perçus en 2023. À cette époque, les salaires avaient progressé moins vite que l’inflation, ce qui avait conduit à un allègement relatif de l’impôt et permis un remboursement à près de 16 millions de foyers fiscaux. Un an plus tôt, ils étaient 15 millions à bénéficier d’un tel versement. Les dynamiques observées cette année sont donc en rupture avec les deux exercices précédents.

Anticiper pour éviter les mauvaises surprises

Face à cette évolution, les contribuables ont tout intérêt à vérifier dès maintenant leur taux de prélèvement sur leur espace personnel du site impots.gouv.fr. Si des changements de revenus sont anticipés pour la fin de l’année ou pour 2025, une mise à jour du taux peut permettre de limiter un éventuel solde à régler l’an prochain.

De la même manière, il est conseillé de conserver les justificatifs des dépenses ouvrant droit à réduction ou crédit d’impôt, afin de sécuriser les montants déclarés et faciliter le traitement en cas de contrôle.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire