Résumé Résumé
Une nouvelle fois, Tadej Pogacar écrase le Tour de France. Après 18 étapes, il précède Jonas Vingegaard de 4 minutes et 26 secondes, et Florian Lipowitz de plus de onze minutes. Il a remporté quatre étapes (Rouen, Mûr-de-Bretagne, Hautacam et Peyragudes) et porté le maillot jaune pendant quinze jours. Sa supériorité sur le plan sportif s’accompagne d’un poids économique sans équivalent dans le peloton. En matière de revenus, le coureur de l’équipe UAE Emirates n’a rien à envier aux stars du football.
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Les performances de Pogacar se traduisent en chiffres. À ce jour, ses gains sur le Tour s’élèvent à plus de 550 000 euros. Ses quatre victoires d’étape lui ont rapporté 44 000 euros. À cela s’ajoutent 7 500 euros pour les journées passées en jaune, chaque jour étant récompensé à hauteur de 500 euros.
Sauf incident, sa victoire finale lui vaudra 500 000 euros supplémentaires. Ce montant, stable depuis plusieurs éditions, place le Tour parmi les épreuves les mieux dotées du calendrier, même si les niveaux restent éloignés de ceux du football ou du tennis.
Dès la quinzième étape, Pogacar avait déjà accumulé plus de 100 000 euros en primes individuelles. Son équipe UAE Emirates-XRG dépassait pour sa part les 100 000 euros de gains collectifs. Le coureur slovène est au cœur de cette dynamique.
Un contrat sans précédent avec UAE Emirates
Hors compétition, le salaire annuel de Pogacar fixe un nouveau plafond dans le cyclisme professionnel. Selon La Gazzetta dello Sport, il perçoit 8,3 millions d’euros par an, soit près de 700 000 euros par mois. Son contrat, prolongé jusqu’en 2030, représente un engagement total estimé à 50 millions d’euros.
Cette rémunération repose sur une double stratégie : sécuriser un leader sur le long terme et affirmer la puissance d’une équipe soutenue par des moyens considérables. Le contrat intègre une clause libératoire de 200 millions d’euros. Inspirée des standards du football, elle vise à verrouiller toute tentative de transfert.
Pogačar bénéficie également d’une série de revenus complémentaires, issus de primes de performance (victoires en Grands Tours, classiques, championnats) et de partenariats commerciaux. Une victoire sur un Grand Tour peut lui rapporter, en dehors des primes officielles, jusqu’à 1 million d’euros supplémentaires.
Son portefeuille de sponsors comprend notamment DMT, Met, Continental, Enervit, Look, Richard Mille et l’agence de promotion touristique de la Slovénie. Sa visibilité est renforcée par une forte présence sur Instagram (plus de 1,7 million d’abonnés) et sur les réseaux chinois, ce qui accroît la valeur de ses contrats.
Un impressionnant écart salarial
L’écart entre Pogacar et le reste du peloton est considérable. Son salaire annuel est près du double de celui de Remco Evenepoel (5 millions d’euros) et largement supérieur à celui de Jonas Vingegaard (4,5 millions) ou de Mathieu van der Poel (entre 4,8 et 5 millions). La moyenne du peloton WorldTour reste autour de 500 000 euros. Pogacar perçoit ainsi plus de seize fois ce montant.
Cette concentration des ressources sur quelques coureurs témoigne d’une évolution structurelle. Les leaders les plus performants attirent à la fois les résultats, les sponsors et l’exposition médiatique, renforçant leur position dans la chaîne de valeur du cyclisme.
Cette nouvelle hiérarchie s’inscrit dans un contexte de forte inflation budgétaire. Les équipes WorldTour ont vu leurs budgets passer de 379 millions à 570 millions d’euros entre 2021 et 2025, en grande partie sous l’effet de nouveaux entrants économiques comme Red Bull, Lidl ou Decathlon.