Premier constat : la gratuité a eu un impact positif sur la fréquentation des transports en commun. Selon les chiffres de la TaM (Transport en commun de Montpellier Métropole), le nombre de validations a bondi de 30% en moyenne sur la première année. Cette hausse est particulièrement notable sur le réseau de tramways, où la fréquentation a augmenté de 46%.
Un report modal notable
La gratuité a également entraîné un report modal de la voiture vers les transports en commun : 10% des déplacements domicile-travail à Montpellier se font désormais en transports en commun, contre 7% en 2022. Cette évolution a contribué à une diminution de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre.
Des effets positifs sur l’économie locale
La gratuité des transports a également eu des effets positifs sur l’économie locale. Selon une étude de la Chambre de commerce et d’industrie de Montpellier, la mesure aurait généré 10 millions d’euros de retombées économiques en 2023, grâce notamment à l’augmentation de la fréquentation des commerces et des restaurants situés à proximité des arrêts de transports en commun.
Des défis à relever
Malgré ces effets positifs, la gratuité des transports n’est pas sans défis. L’augmentation de la fréquentation a entraîné une saturation des réseaux, notamment aux heures de pointe. La métropole a donc engagé des travaux pour augmenter la capacité des tramways et des bus.
Par ailleurs, certains critiques pointent du doigt le coût élevé de la mesure, estimé à 42 millions d’euros par an. Pour financer la gratuité, la métropole a notamment augmenté la taxe sur la taxe foncière.
Un modèle à suivre ?
Malgré ces défis, le bilan de la gratuité des transports à Montpellier est globalement positif. La mesure a permis d’augmenter la fréquentation des transports en commun, de réduire la pollution atmosphérique et de stimuler l’économie locale.
Reste à savoir si ce modèle est transposable à d’autres villes françaises. La question du financement est cruciale, tout comme celle de l’adaptation des réseaux à une fréquentation en hausse.
L’engagement fort de Michaël Delafosse
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, s’est montré dès le départ un fervent défenseur de la gratuité des transports y voyant un moyen de lutter contre les inégalités sociales et de favoriser la transition écologique.
Le maire PS a également souligné l’importance de l’accompagnement des usagers dans cette transition. Des campagnes d’information ont ainsi été menées pour sensibiliser les habitants aux nouveaux usages des transports en commun.
D’autres communes ont également franchi le pas des transports gratuits, avec des modalités et des motivations parfois différentes.
Parmi les pionnières, on peut citer Dunkerque, qui a instauré la gratuité totale des bus en 2018. La mesure a permis une hausse de 30% de la fréquentation et a contribué à une revitalisation du centre-ville.
Calais a suivi en 2020, en proposant la gratuité des bus le week-end et pendant les vacances scolaires.
Libourne et Niort ont également opté pour la gratuité des bus sur l’ensemble de leur territoire, respectivement en 2020 et 2021.
Enfin, Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, a instauré la gratuité des bus en 2022, avec pour objectif de favoriser l’accès à la mobilité pour tous.
Ces différentes expériences démontrent que la gratuité des transports peut être un levier de transformation des politiques publiques locales. Elle permet de lutter contre les inégalités sociales et d’améliorer la qualité de vie des habitants, tout en contribuant à la transition écologique.
Julien Decourt