InBrain Pharma, petite biotech lilloise de neuf salariés, vient de gagner un allié de poids dans son combat contre la maladie de Parkinson. L’association France Parkinson entre à son capital – montant non communiqué – pour soutenir une innovation aussi audacieuse que prometteuse : une perfusion cérébrale continue de dopamine, administrée en anaérobie (sans oxygène). Derrière cette formule complexe, une idée simple : franchir enfin la barrière qui empêche les traitements classiques d’agir efficacement sur les symptômes moteurs en phase avancée.
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Une perfusion cérébrale continue
Le procédé, né au CHU et à l’Université de Lille, a déjà franchi l’étape de la phase I avec des résultats jugés encourageants. L’ambition, désormais, est de lancer une phase III, passage obligé pour espérer un jour une autorisation de mise sur le marché.
La technique repose sur l’administration continue de dopamine directement au cerveau, sans oxygène, ce qui permettrait de mieux contrôler les symptômes moteurs des patients atteints de formes avancées de la maladie. Cette approche pourrait contourner les inefficacités des traitements oraux actuels.
Le soutien de France Parkinson n’est pas qu’un apport en capital : c’est aussi un signal envoyé aux autorités de santé, de plus en plus attentives à l’avis des patients dans l’évaluation des traitements. Cet engagement renforce la crédibilité du projet et ouvre la voie à une mobilisation plus large autour de cette innovation thérapeutique.
InBrain Pharma s’inscrit dans l’écosystème que le plan France 2030 tente d’animer, entre science de pointe et industrialisation. Si le pari de l’A-Dopamine réussit, ce pourrait être un tournant : pour les malades, une vie avec moins de tremblements ; pour la biotech, un pas décisif vers la reconnaissance et la croissance. Car parfois, ce n’est pas l’ampleur des moyens, mais la précision du geste qui fait bouger les lignes.