Il y a quelque chose de pourri dans l’empire de la minceur. Chaque seconde, 114 euros s’évaporent dans des pilules creuses, des repas calibrés, des promesses de “corps idéal” — autant d’injonctions qui maquillent une violence sociale ordinaire. Ce n’est pas la santé qui guide ce marché de 3,6 milliards d’euros, mais la honte organisée et monétisée.
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L’échec des régimes (95 % à long terme) n’est pas une faille du système : c’est son carburant. Il faut que ça échoue pour que ça recommence. Et pendant qu’on culpabilise les corps populaires, les start-ups, influenceurs et labos pharmaceutiques se frottent les mains. Les nouveaux médicaments amaigrissants ? 300 euros par mois pour les plus aisés. Pour les autres : barquettes tristes, conseils bidons et arnaques en ligne.
La presse féminine, les pubs TV, les hashtags TikTok — toute une machinerie diffuse les normes d’un corps désirable, mince, maîtrisé. Mais cette normalité est un leurre. Derrière elle, un marché prospère sur la souffrance et l’inégalité.
Où est l’État ? À peine un murmure. Des condamnations symboliques, une régulation en bout de souffle, et un silence complice face à l’effondrement éthique du secteur. Le surpoids est devenu une rente. La détresse, un business model.
Il est temps de rompre. Rompre avec ce système qui exploite nos insécurités. Et faire enfin du corps un lieu de liberté, pas de profit.