Football : l’Olympique lyonnais sauvé, mais à quel prix ?

Sous un ciel chargé, les joueurs lyonnais avaient repris l’entraînement en début de semaine sans savoir s’ils prépareraient une saison de Ligue 1 ou de Ligue 2. Leur incertitude a pris fin mercredi : la DNCG fédérale, statue distincte de celle de la Ligue de football professionnel, a « infirmé » la rétrogradation prononcée le 24 juin. L’OL, présent sans interruption dans l’élite depuis 1989, reste dans la cour des grands—mais à des conditions drastiques.

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Pour convaincre les contrôleurs, la nouvelle direction a présenté un plan d’urgence de 200 millions d’euros : 100 millions immédiatement injectés dans les comptes, 100 millions garantis. La décision de maintien s’accompagne d’un encadrement strict de la masse salariale et des indemnités de transfert. L’instance a souligné qu’elle suivrait de près l’exécution de ces engagements.

Rupture de gouvernance

La scène contraste avec les mois précédents. Avant son retrait acté le 30 juin, John Textor défendait un modèle de multipropriété mal perçu par les autorités, tout en assurant de la solidité financière du club. Mercredi, la présidente Michele Kang, le directeur général Michael Gerlinger et le spécialiste des restructurations Christopher Mallon—représentant du fonds Ares, créancier de 400 millions d’euros—se sont présentés discrètement à l’audition. Pas de déclarations tapageuses : une prudence qui tranche avec le style provocateur de l’ère Textor.

Le soulagement n’efface pas la pression. L’UEFA, qui devait valider avant le 11 juillet la présence de Lyon en Ligue Europa, a infligé une amende de 12,5 millions d’euros et imposé un plafond sur la masse salariale et les transferts pour trois à quatre saisons. Faute de retour à l’équilibre, l’OL devra verser 37,5 millions supplémentaires. La ligne est claire : chaque écart se paiera comptant.

Conséquences sportives

Sur le terrain, l’impact sera immédiat. Les joueurs à forte valeur marchande ou dotés de salaires élevés sont susceptibles de partir. Le recrutement sera réduit au strict nécessaire. Déjà relégué à la sixième place la saison passée et absent du podium depuis 2019, Lyon voit sa marge de progression se restreindre encore. Même le centre de formation, fierté historique du club, recule : il n’a terminé qu’au quatrième rang du classement publié par la Fédération française de football à l’issue de l’exercice 2024-2025, une première depuis l’instauration de ce barème.



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